Ce texte est une réédition d'un ouvrage paru initialement en 1887, dans les Mémoires de l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. L'auteur, formé à l'Ecole des Chartes, était un archiviste, qui a contribué à des inventaires d'archives départementaux et à des études régionales dans les départements où il était en fonction.
En 1435, après la paix d'Arras qui réconcilie le roi de France Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon, de nombreux mercenaires armagnacs ou bourguignons se retrouvent sans emploi. Ils se regroupent et vivent sur l'habitant, sous l'autorité de chefs de bandes, bâtards, cadets de la noblesse pour lesquels la guerre est devenue une nécessité. Pendant dix ans, ils écument la Bourgogne sous la coupe de Jacques et Antoine de Chabannes, Etienne de Vignolles, Poton de Xaintrailles, Rodrigue de Villandrando... qui ont parfois combattu les Anglais pour le compte du roi. Regroupés en petites bandes, ils menacent d'assiéger et de prendre les villes si elles ne paient pas rançon. Pour faire pression, ils coupent les blés, saisissent le bétail, commettent les pires atrocités sur les habitants des alentours.. En dix ans, les Etats de Bourgogne doivent se réunir 15 fois et payer pas moins de 80 000 livres. Il faut emprunter aux marchands de Genève. Les villes doivent aussi consentir des dépenses pour augmenter leurs défenses. En 1437, les déprédations des Ecorcheurs, comme on les appelle, sont telles que la disette menace les paysans. Fin août 1438, c'est tout l'ouest de la Bourgogne qui est mis à sac par ces bandes de mercenaires désoeuvrés. Le 2 novembre 1439, l'ordonnance d'Orléans de Charles VII limite l'emploi des compagnies au roi seul, fixe le nombre de capitaines et de soldats. Cette décision provoque une rébellion des grands seigneurs, la Praguerie. En 1444, les mercenaires sont employés en Alsace ou en Lorraine ou bien au service de Frédéric III. L'année suivante, une convention entre le roi et la duchesse de Bourgogne met fin à l'épisode, et voit aussi la création d'une armée permanente dans le royaume.
Un ouvrage ancien, très descriptif, dans la ligne des mémoires qui pouvaient être faits alors dans ces académies. Idéal pour prendre connaissance du sujet, mais très limité sur le plan de l'analyse et du questionnement. Il faudra bien sûr se tourner vers des ouvrages plus récents.