Merci à Nicolas Pontic,à nouveau, de m'avoir envoyé ce numéro sorti il y a pile un an. Un numéro qui lui aussi, comme Ligne de front n°38 que je commentais récemment, mais avant la sortie du n°7 de Guerres et Histoire, revient sur la performance de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale... effet boule de neige ou d'imitation ? Le sujet intéresse, en tout cas.
- dans un Focus, Raphaël Ramos revient sur la comparaison entre la campagne d'Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile libyenne déclenchée par le soulèvement contre Kadhafi. Intéressant.
- Patrick Toussaint signe le premier article sur le 8,8 cm Pak. Très technique, il faut s'accrocher ! Un des canons antichars les plus efficaces du conflit, mais pas exempt de défauts (lourd, encombrant) et qui faute de production suffisante, ne détrône pas le vénérable Pak 40 de 75 mm.
- dans la rubrique Ecrire l'histoire, François Kersaudy revient sur le thème "Biographies. Peut-on tout écrire ?", ou chronique d'un historien et de ses problèmes... je note que l'auteur envisage de se dispenser des sources pour des ouvrages grand public, comme il l'avait fait sur son ouvrage consacré à Hitler -échange houleux avec M. Kersaudy sur Amazon d'ailleurs,à l'époque... je ne suis pas persuadé que ce soit une bonne chose. Malheureusement, je sais aussi maintenant qu'il y a des contraintes d'édition, mais ça, c'est un autre problème.
-Vincent Bernard, du blog Le Cliophage, signe le dossier sur la Wehrmacht et les raisons de son échec. Une bonne remise en cause de certaines idées reçues : la faute à Hitler, la faute au nombre, etc. J'aime bien la division en trois de l'armée allemande en termes d'efficacité, de même que l'idée des "guerres parallèles" menées par les différentes branches. Et sur les armes de pointe, Vincent Bernard rappelle combien elles interviennent trop tard. Clairement, la haute direction allemande a failli. L'auteur procède ensuite à une réévaluation de la troisième bataille de Kharkov, souvent citée en exemple pour illustrer la maîtrise tactique et opérative allemande après Stalingrad : or, en plus de pertes assez lourdes dans le corps SS, la victoire allemande n'est due qu'à un facteur de circonstances et les Soviétiques vont en tirer les leçons. Le dossier se complète par le témoignage du général allemand Mueller-Hildebrand, interrogé par l'US Army après la guerre : cette fois-ci, comme je le demandais pour le précédent numéro, il y a un encadré d'analyse, ce qui est une bonne chose.
- dans la rubrique Ecrire l'histoire, Jean-François Muracciole continue d'envisager la question des pertes en se demandant si la Seconde Guerre mondiale a été moins meurtrière que la Première. En chiffres bruts, la réponse est clairement non, mais la réponse est plus compliquée pour les Anglo-Saxons, et l'exception soviétique est là. En outre, la violence de guerre est là : Pacifique, campagne de France (aussi meurtrière par jour que Verdun voire plus), traitement des prisonniers.
- Frank Segrétain continue sa série avec la répression de la police de Vichy contre la résistance communiste. Une pratique qui remonte à l'avant-guerre mais qui devient prioritaire avec Barbarossa. La police française se montre efficace et les Allemands ne peuvent que s'en féliciter : Laval et Bousquet pousseront à son paroxysme la collaboration avec les autorités d'occupation en 1942.
- Une fiche personnage de Benoît Rondeau sur Heinz Werner Schmidt, proche de Rommel. Toujours bien intéressantes, ces fiches.
- Enfin, Christophe Prime revient sur les attentats contre Hitler. Sujet passionnant mais ici le manque de place fait que l'auteur est obligé de passer vite sur certains points (attentat du 20 juillet, préparatifs et conséquences en particulier).
- et une fiche Uniforme sur le maquisard FFI par Jean-Patrick André.
Au final, un bon numéro, avec des sources indiquées à peu près partout.