Décembre 666. Fidelma et Eadulf, désormais liés par une union d'essai d'un an et d'un jour, atteignent le royaume des Angles de l'Est, où se trouve la terre natale d'Eadulf, Seaxmund's Ham. Le royaume a été évangélisé quelques dizaines d'années plus tôt par des missionnaires et les traditions païennes y restent encore bien présentes. Appelé en urgence par un ami, Botulf, moine à l'abbaye d'Aldred, Eadulf apprend à leur arrivée sur place que son ami vient d'être assassiné. Face à l'abbé Cild, qui dirige l'abbaye sans aucune forme de compassion, Eadulf aura fort à faire pour démêler les fils de la mort de son ami mais aussi sauver leurs propres existences...
La onzième enquête du tandem soeur Fidelma/frère Eadulf, comme la précédente, se déroule en dehors de l'Irlande. Ici, nous ne sommes plus dans les royaumes bretons de l'actuel pays de Galles mais dans celui des Angles de l'Est, région natale d'Eadulf. C'est la première fois dans la série que l'on retrouve les terres anglo-saxonnes, après le tout premier tome qui se déroulait pendant le concile de Whitby. Peter Tremayne fait malgré tout usage des thèmes classiques employés dans les enquêtes en Irlande, mais combine habilement intrigue politico-militaire-religieuse et enquête policière. Malheureusement, si le suspense est assez bien maintenu pour la première jusqu'à la fin du livre, il n'en est pas de même pour la seconde, l'auteur glissant encore une fois un indice qui permet en grande partie de deviner la solution de l'énigme avant les dernières pages.
Le tome vaut surtout par la place beaucoup plus prononcée que d'ordinaire pour Eadulf, qui mène une bonne partie de l'enquête seule, Fidelma étant confinée dans sa cellule de l'abbaye, malade. Il est également important pour ses dernières lignes, dans le contexte de la série. On regrette toujours qu'il n'y ait pas de carte locale, à défaut d'avoir une carte générale qui est absente ici.