1863. En pleine guerre de Sécession, des prisonniers confédérés sont détenus dans la prison de Fort Bravo, au milieu d'un territoire désert et hostile, peuplé d'Indiens Mescaleros, dans l'Arizona. Le capitaine Roper (William Holden) ramène lui-même, sans ménagement, un prisonnier, Bailey (John Lutpon), qui a tenté en vain de s'évader. Cela n'empêche pas le capitaine sudiste John Marsh (John Forsythe) de préparer un plan d'évasion. Pour déjouer la surveillance de Roper, il compte sur un appui extérieur...
Fort Bravo, réalisé en 1953, est le premier western de John Sturges. On retrouve sa patte dans les décors, qui même tournés en studio (les scènes de nuit), cherchent à paraître vrai grâce à des toiles peintes et des éclairages appropriés. Sturges s'inspire largement de John Ford dans la première moitié du film, qui se déroule quasiment exclusivement dans le fort, avec une scène de sortie pour aller rechercher quatre chariots et une embuscade de Mescaleros. Le début du film met en scène les personnages et le contexte, et s'attarde sur le personnage du capitaine Roper, que l'on prend au départ pour une brute épaisse et qui, progressivement, s'humanise peu à peu. Une des figures les plus intéressantes est peut-être celle de John Lupton, dans le rôle du sudiste poète, fugueur, mais qui n'a pas le courage d'aller jusqu'au bout de l'évasion. La deuxième partie du film commence au moment où Roper poursuit les évadés et se termine avec cette fameuse scène du siège des Mescaleros autour des fugitifs et de leurs poursuivants réunis pour défendre leur vie dans un lit de rivière asséché, qui a notamment fait le succès deFort Bravo.
Le film manque sans doute d'intensité dramatique : ce n'est pas un chef d'oeuvre. Mais il se laisse bien regarder.