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Furyo (Merry Christmas Mr Lawrence) de Nagisa Oshima (1983)

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Java, 1942. Un camp de prisonniers alliés. Le capitaine Yonoi (Ryuichi Sakamoto)dirige le camp et impose une poigne de fer dans l'esprit de l'armée japonaise de l'époque. Le lieutenant-colonel Lawrence (Tom Conti), qui a servi au Japon avant la guerre et parle le japonais, fait l'intermédiaire entre les gardiens et les prisonniers. Lawrence a développé une relation particulière avec l'un des gardiens, le sergent Hara (Takeshi Kitano), qui peut se montrer particulièrement brutal puis tout aussi sympathique en certaines circonstances. Tout change avec l'arrivée dans le camp du major Jack Celliers (David Bowie), capturé après avoir été parachuté pour mener une action de guérilla sur Java. Commence un face-à-face étrange entre le capitaine japonais et le major britannique, chacun étant hanté par un lourd secret...

Furyo (prisonnier de guerre, en japonais), est l'un des quelques films à évoquer le sort déplorable des camps de prisonniers de guerre alliés tombés entre les mains des Japonais après les premiers victoires fulgurantes de 1941-1942. Le film s'inspire des oeuvres de Laurens van der Post, un Afrikaner retenu prisonnier par les Japonais entre 1942 et 1945 et qui a consacré à sa captivité plusieurs écrits : The Seed and the Sower, The Night of the New Moon. Sakamoto, qui joue le capitaine Yonoi, a composé la bande originale qui est devenue culte dans de nombreux pays au moment de la sortie du film. Celui-ci révèle au public les deux acteurs Takeshi Kitano et Ryuichi Sakamoto.


Ci-dessous, une des scènes les plus marquantes du film.


 


Oshima, qui avait défrayé peu de temps avant la chronique avec L'Empire des sens, évoque ici, dans un film sans femmes (!), la question de l'homosexualité au sein d'un contexte martial et masculin. D'aucuns ont d'ailleurs surnommé le film "L'empire des hommes" (!). Evidemment, on est bien loin d'autres films sur l'univers carcéral japonais de la guerre du Pacifique comme Le pont de la rivière Kwaï.Furyo met aussi en scène le choc des cultures entre deux figures incarnant chacune un monde à l'opposé de l'antagoniste. Si Lawrence représente la logique, face au caractère complètement imprévisble des Japonais, Celliers, incarné par un David Bowie magistral, représente l'irrationnel dans le camp britannique, déroutant les Japonais et entraînant la création de nouveaux rapports à l'intérieur du camp. Bien que centré sur un thème qu'il affectionne, Oshima n'oublie pas de montrer les Japonais infligeant des sévices physiques et psychologiques aux prisonniers, sans jamais tomber dans l'excès visuel. Assurément, un grand film, mais qui peut déroute voire déplaire, mais qui ne laissera en tout cas personne indifférent.



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