Pendant la guerre de Sécession. Le général nordiste Alexander peste contre le mauvais temps qui enlise les chariots de ravitaillement de l'Union et lui fait perdre une bataille importante. Questionnant son état-major sur les solutions apportées au problème, il reçoit une proposition du capitaine Stilman : faire appel à des dromadaires importés d'Afrique du Nord pour remplacer les mules. Le caporal Blutch et le sergent Chesterfield, -ce dernier étant tombé en disgrâce aux yeux du lieutenant Lovelace, chargé de l'opération- doivent accueillir les bêtes et leur guide qui formera les soldats nordistes au maniement des dromadaires. Mais rien ne va se passer comme prévu...
Les Tuniques Bleues est l'une des plus grandes séries de la bande dessinée à évoquer, sous un ton à la fois humoristique et tantôt tragique, la guerre de Sécession. Le caporal Blutch, le sergent Chesterfield, le capitaine Stark, du 22ème de cavalerie, sont rapidement devenus des figures inoubliables pour les lecteurs. Le nom de tuniques bleues vient du fait que le premier épisode se déroule dans le Far West, face aux tribus indiennes : la guerre de Sécession n'apparaît que dans le deuxième tome.
Les nombreux volumes sont l'occasion d'aborder de nombreux aspects du conflit : cavalerie bien sûr mais aussi infanterie, artillerie, ballons, marine, désertion, photographes, espionnage, raids derrière les lignes ennemies, etc. L'ordre chronologique n'est pas respecté puisqu'on assiste fréquemment à des retours en arrière par rapport aux batailles ou aux principaux événements de la guerre : parfois, on assiste même à un flash back avec un personnage qui raconte un épisode antérieur.
Le thème de cet album peut paraître surprenant, mais en réalité, il a bien existé un US Camel Corps (!), créé au XIXème siècle dans le sud-ouest des Etats-Unis pour utiliser des chameaux dans les régions désertiques. L'armée américaine a cependant refusé d'adopter ces animaux qui effrayaient les chevaux et restaient difficiles à conduire pour la troupe. C'est d'ailleurs Jefferson Davis, futur président confédéré, qui avait favorisé la création de ce corps une fois devenu secrétaire à la guerre en 1853. Les animaux sont acquis sur le pourtour de la Méditerranée, et en particulier en Egypte : les premiers arrivent au Texas en 1856. Les militaires américains en voient rapidement les avantages mais aussi les inconvénients. La plupart est alors basée à Fort Tejon, en Californie. Au déclenchement de la guerre de Sécession, les animaux sont toutefois utilisés comme animaux de bât. L'espion confédéré Bethel Coopwood parvient à en subtiliser 14 et à les ramener aux Texas. Les bagages de Sterling Price sont ainsi transportés par des chameaux. Après la fin du conflit, le corps est dissous et les animaux sont vendus, dont 66 à Coopwood. D'autres avaient déjà été vendus en Californie en 1863 et d'autres se sont échappés. Certains errent en liberté au Texas, ou au Nouveau-Mexique : l'un d'entre eux croise inopinément près du Fort Selden le jeune Douglas MacArthur, qui s'enfuit tout effrayé rejoindre sa mère !