Un petit point de situation sur l'engagement français au Mali, marqué par une première perte malheureusement, et au passage une pensée pour la famille de l'officier tué ainsi que pour celles des hommes perdus lors de la tentative de sauvetage de l'otage français en Somalie.
L'opération Serval, nom de code de l'opération, a commencé hier avec un raid d'hélicoptères français contre une colonne de djihadistes faisant route sur Konna, ville où ont eu lieu les combats ayant opposé l'armée malienne à ces derniers. Des Gazelles HOT et canons 20 mm du 4ème Régiment d'Hélicoptères Forces Spéciales (RHFS) de Pau ont pris part au raid qui a permis de détruire 4 véhicules et a provoqué le repli de la colonne visée. Côté malien, l'armée aurait aussi engagéses quelques hélicoptères de combat Mi-24 Hind.
Dans la nuit du 11 au 12 janvier, 4 Mirage 2000D ont effectué des frappes sur le nord du Mali (groupement Air du dispositif Epervier, basé à N'Djamena au Tchad) en larguant des bombes de 250 kg. Les appareils ont été soutenus par deux ravitailleurs C-135. Sur place, on trouve aussi 2 Mirage F1 CR, 6 Mirage 2000D, 3 C-135, 1 C-130 et un Transall C-160. Côté renseignement, l'armée française dispose des Atlantique 2 de la Marine Nationale et de satellites d'observation... malheureusement rendus en partie inopérants en raison des tempêtes de sable. Ce sont pourtant ces moyens d'observation qui ont permis de détecter les concentrations effectuées par les trois mouvements d'AQMI, du MUJAO et d'Ansar Eddine en vue d'une offensive vers le sud pour emporter l'ensemble du Mali, ce qui entraîné l'intervention française.
Un sous-groupement de 200 militaires de la composante terre du dispositif Epervier a été projeté à Bamako par Transall et C-130 : 21ème RIMa, un peloton du 1er REC d'Orange, et une compagnie du 2ème RIMa d'Auvour mobilisée en France et qui a rejoint Bamako aujourd'hui.
Au cours du raid des hélicoptères Gazelle dans la journée du 11 janvier, un pilote français, le lieutenant Damien Boiteux, a été blessé lorsque l'hélicoptère a été touché par des tirs. Le Gazelle est parvenu à rentrer à sa base mais l'officier français est mort de ses blessures et l'appareil aurait été déclaré inutilisable au vu des dommages subis. La prudence s'impose sur toutes ces informations en raison de leur caractère "à chaud", bien évidemment.
Deux compagnies du 2ème REP et les Rafales du groupe Normandie-Niémen se prépareraient aussi pour un prochain déploiement.
Rappelons tout de même que si l'engagement de la France vise à contrer la menace posée par les groupes djihadistes, la solution militaire à elle seule ne suffirait pas à régler le problème malien. L'équation repose aussi sur la création d'un véritable Etat démocratique à Bamako et la reconnaissance des droits des Touaregs au Nord... politique et militaire, comme toujours, sont étroitement liés.
Deux compagnies du 2ème REP et les Rafales du groupe Normandie-Niémen se prépareraient aussi pour un prochain déploiement.
Rappelons tout de même que si l'engagement de la France vise à contrer la menace posée par les groupes djihadistes, la solution militaire à elle seule ne suffirait pas à régler le problème malien. L'équation repose aussi sur la création d'un véritable Etat démocratique à Bamako et la reconnaissance des droits des Touaregs au Nord... politique et militaire, comme toujours, sont étroitement liés.