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Première victoire (In Harm's Way) d'Otto Preminger (1965)

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7 décembre 1941. Les Japonais attaquent Pearl Harbor : les Etats-Unis entrent en guerre. Le capitaine Torrey (John Wayne), est sous le coup d'une enquête pour avoir laissé son croiseur prendre une torpille d'un sous-marin japonais lors d'une patrouille au large des îles Hawaï consécutive à l'attaque. Bientôt rétabli d'une blessure au bras et nommé contre-amiral, Torrey, qui a rencontré l'infirmière et lieutenant Haines (Patricia Neal), est promu contre-amiral et reçoit de l'amiral Nimitz (Henry Fonda) une importante mission...

Première victoire est l'un des derniers grands films épiques en noir et blanc sur la Seconde Guerre mondiale, basé sur un roman de James Bassett. Il raconte l'aventure de plusieurs personnages de l'US Navy dans les débuts de la guerre du Pacifique, en s'inspirant assez librement des premières campagnes du conflit. Le titre anglais est inspiré d'une fameuse citation du héros de la révolution américaine, John Paul Jones.

Le moins que l'on puisse dire est que le film n'emballe pas vraiment. John Wayne, déjà atteint d'un sérieux cancer du poumon, n'est pas au mieux de sa forme. La guerre est vue de manière très romancée et les intrigues secondaires (notamment celle autour de Kirk Douglas, le commandant en second, et de ses déboires amoureux) alourdissent le propos sans véritablement l'enrichir. En revanche Jerry Goldsmith signe une très belle bande originale. A noter également que Henry Fonda incarnera de nouveau l'amiral Nimitz une dizaine d'années plus tard dans La bataille de Midway (1976). Le département de la Défense américain a fortement contribué au film, mais n'a pu fournir que quelques bâtiments ayant encore les caractéristiques de ceux de la Seconde Guerre mondiale : le croiseur lourd USS Saint Paul (CA-73) et le destroyer USS Philip (DD-498) en particulier. Un UH-16 Albatross remplace même les traditionnels Catalinas dont aucun n'avait pu alors être déniché. Les M151 font figure de jeeps et même les vedettes lance-torpilles américaines sont des modèles des années 1950. La bataille finale contre la marine japonaise a été recrée à partir de maquettes, ce qui est assez visible : Kirk Douglas, déçu, avait même proposé de financer des effets spéciaux de meilleur qualité, inspirés de ceux des Sentiers de la gloire, sur ses fonds propres !

Un film quasiment aussi vite oublié que regardé, en dépit de sa bande son et des jolis modèles réduits pour les combats navals !


 


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