17 septembre 1944. Dans le cadre de l'opération Market-Garden, la 1ère division aéroportée britannique est larguée à l'ouest d'Arnhem. Le film suit le parcours de quelques soldats anglais des bataillons parachutistes et aérotransportés pendant la semaine de combat qui voit l'échec quasi total de la 1ère division aéroportée britannique, isolée, face eux éléments, notamment, d'une division de la Waffen-SS, la Hohenstaufen.
La gloire est à eux est l'un des premiers films de guerre réalisés après la fin du conflit par l'Angleterre, en 1945. Contrairement à Un pont trop loin (1977) adapté du livre de Cornelius Ryan et qui s'évertue à présenter l'ensemble de la bataille, cette production britannique ne montre que les combats à Arnhem et à Oosterbeek.
L'originalité du film tient à ce qu'il est tourné à peine un an après la bataille, sur les lieux mêmes (dont on peut voir de nombreuses ruines authentiques provoquées par les combats), avec des figurants qui sont les protagonistes des combats, côté britannique : ce sont tous des aéroportés. Il y a même des civils hollandais qui ont joué un rôle remarquable pendant la bataille, comme Kate Ter Horst, que l'on voit aussi dans Un pont trop loin, incarné par Liv Ullmann. Côté matériel, on note la présence de matériels allemands tout à fait authentiques en état de marche : un Tigre I, au moins un Panther, un Panzer IV à canon court de 75 mm et même un char lance-flammes bricolé par les Allemands (un modèle français de prise visiblement). Les moyens restent modestes et les scènes de combat datées, et l'on ne voit pas d'Allemands avec la fin du film (sauf les chars), mais ça vaut néanmoins le détour.
Le film s'inscrit en fait dans le courant des documentaires narratifs, une vogue du cinéma britannique des années 1930-1940. En outre, il montre la bataille d'Arnhem comme étant déjà passée au rang de mythe, celui d'une ténacité et d'une opiniâtreté britannique mises en avant en lieu et place d'un échec militaire cinglant due entre autres à des problèmes de commandement et de planification. Le roi et sa famille ont d'ailleurs fortement soutenula promotion de La gloire est à eux, preuve que le sujet importait. Le film conforte le mythe et brouille la frontière entre la fiction et la réalité puisqu'il est présenté comme une "reconstitution authentique" de la bataille -même les soldats allemands sont joués par des prisonniers de guerre ! Il s'agit plus, en fait, d'un recueil de témoignages mis sous la forme d'une reconstitution historique.