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C.J. PEERS et Michael PERRY, Imperial Chinese Armies (2) 590-1260 AD, Men-at-arms 295, Osprey, 1996, 48 p.

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Ce volume de la collection Men-at-Arms d'Osprey illustre assez bien les limites de la collection. C.J. Peers, qui a d'ailleurs signé quasiment tous les livres de Men-at-Arms sur les armées chinoises antiques, médiévales et modernes, balaye ici une période chronologique qui va des Sui (VIème ap. J.-C.) jusqu'à la chute des Song et l'avènement des Mongols, soit plus de six siècles. C'est manifestement trop pour un volume de 48 pages, dont 35 de texte seul...

Or comme le rappelle l'auteur en introduction, cette période de l'histoire chinoise est importante. La Chine renoue avec les grands empires perdus depuis les Han, et affronte des ensembles parfois aussi puissants, comme les empires turcs d'Asie Centrale ou les Tibétains. L'apogée est atteint sous les Song, dynastie qui connaît un essor socio-économique sans précédent : c'est là que se développe la poudre à canon qui arrivera quelques siècles plus tard en Occident, que l'on passe à des armées professionnelles, évolutions qui annoncent l'époque moderne. Les sources abondent, entre histoires officielles, locales, trouvailles archéologiques, peintures, etc.

Après le cour intermède des Sui, ce sont les Tang qui s'imposent pendant près de trois siècles (618-907), avant de s'épuiser dans les expéditions extérieures, en particulier contre les Tibétains, et de s'écrouler sous les révoltes intérieures. Les armées Sui et Tang reposent encore sur un système de milice inadapté pour des campagnes prolongées, en particulier à distance. Les Tang ont recours aux volontaires ou à des auxiliaires étrangers, Turcs en particulier. Les armées provinciales deviennent de plus en plus indépendantes et minent le pouvoir central, qui tente en vain de former des troupes régulières. L'élite de l'armée est constituée d'une cavalerie lourde maniant à la fois la lance et l'arc, arme qui est aussi celle de choix des fantassins à la place de l'arbalète. Le matériel de siège reste relativement sophistiqué, comme il l'était sous les Han.

Sous la période (907-960) dite des 5 dynasties (au nord) et des 10 royaumes (au sud), les traditions militaires sont de facto plus variées. Les Song réunifient la Chine en 960, réussissent à surmonter le péril posé par les Jürchen, mais sont finalement vaincus par les Mongols. Ils construisent une armée professionnelle qui absorbe les laissés pour compte de la société, mais la solde est un véritable problème. En outre, l'absence de montures est criante, même si l'armée a des qualités. On tente de réintroduire un système de milice au XIème siècle, sans succès. Les Khitan, en Mandchourie, se reposent eux sur une cavalerie d'élite, avant d'être supplantés par les Jürchen. Ceux-ci sont des archers montés qui ont aussi un certain talent dans l'art des fortifications. L'époque des Song voit aussi l'apparition de manuels militaires plus complets et le développement des machines de siège. La première mention de poudre à canon date de 1044, mais des illustrations laissent penser qu'elle était déjà utilisée au siècle précédent. Au XIème, elle sert de projectile à l'artillerie qui projette des pierres ou des containers de bambou ou de papier remplis de poudre à canon. La proportion de salpêtre est ensuite augmentée et disposée dans une enveloppe en fer, devenant une vraie petit bombe à fragmentation.

Le livre se termine sur l'évocation de 9 batailles importantes de la période, trop succinctement, en quelques lignes, et par les légendes des planches couleur centrales (agréables mais un peu figé). On peut regretter aussi le manque de précision de certaines cartes. La bibliographie indicative présente p.47 ne suffit pas à compenser le survol, faute de place, de périodes aussi importantes que celles des Tang ou des Song : une introduction bien trop brève pour être réellement efficace.


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