508 av. J.-C. . Rome vient de se débarrasser des rois et de la tyrannie de Tarquin le Superbe. Celui-ci a demandé l'appui du roi étrusque de Clusium, Porsenna, qui fait le blocus de la ville. Gaius Mucius Scaevola (Gordon Scott), combattant romain impressionnant aussi bien par ses prousses physiques que par son attitude inflexible, sauve un convoi de ravitaillement pris en embuscade par un détachement étrusque. Puis, il s'introduit dans le camp ennemi pour tuer le roi Porsenna. Se trompant de cible, il est arrêté : menacé de la torture, il place lui-même sa main droite dans le brasier pour montrer aux Etrusques le courage des Romains. Ayant gagné l'estime du roi Porsenna, il est relâché pour négocier la paix. Mais les événements vont bientôt l'amener à apprendre à se servir de l'épée de la main gauche...
Voici un péplum sans prétention qui s'inspire d'une période assez peu traitée, dans le genre, de l'histoire romaine : les touts débuts de la République, après que le dernier roi étrusque, Tarquin le Superbe, ait été renversé en 509 av. J.-C. après le viol de Lucrèce, si l'on suit Tite-Live. C'est d'ailleurs ce dernier qui fournit l'essentiel de la matière : le héros principal est Mucius Scaevola, qui reprend aussiHoratius Coclès, et on trouve le consul Publicola.
Le scénario est signé Remiggio del Grosso, un spécialiste des films patriotiques romains anti-communistes puisqu'il avait travaillé... sur le Scipion l'Africain de l'époque mussolinienne (1937). Ici, Scaevola est fiancé à l'héroïne Clélie -qui mène effectivement des femmes otages des Etrusquesà travers une rivière pour se sauver-, ce qui n'est pas indiqué par Tite-Live. Mucius se confond plus ou moins avec Horatius Coclès, qui lui n'apparaît pas directement dans le film ; rien non plus dans Tite-Live sur un Mucius qui réapprend à se battre du bras gauche.
Au niveau réalisation, ce n'est pas un péplum des plus exemplaires : quelques belles scènes de combat ou de batailles avec parfois un grand nombre de figurants, mais des plans parfois confus -comme lors de l'affrontement final, où la bataille rangée ne ressemble pas à grand chose... d'autant plus que le réalisateur insère au milieu des plans bien reconnaissables du film La guerre de Troie (charge de cavalerie entre les hommes d'Achille et d'Enée) qu'il a fait quelques années avant, en 1961, et, comble de l'ironie, à un moment, montre la charge des Romains... pour les Etrusques, et vice-versa (avec le dialogue en fond, ça fait un peu bête).
Un bon moment mais pas inoubliable.
Ci-dessous, La guerre de Troie, dont Ferroni réutilise des scènes dansLe colosse de Rome (charge de cavalerie à 1h05 environ).
Ci-dessous, La guerre de Troie, dont Ferroni réutilise des scènes dansLe colosse de Rome (charge de cavalerie à 1h05 environ).