Dans un billet paru hier, Rémy Porte s'insurge, sur Guerres et conflits, sur la mise en oeuvre du centenaire de la Grande Guerre, qui ressemble de plus en plus à un beau cafouillage.
Le problème tient d'abordà la commémoration voulue simultanée du déclenchement de la Première Guerre mondiale et de la Libération en 1944. Une mise en parallèle que certains historiens n'ont pas apprécié, défendant leurs chapelles particulières -on parle même parfois de "lobby" de la Première Guerre mondiale, par exemple.
Là-dessus se greffent des considérations purement économiques : de nombreux élus locaux ont déjà investi pour un "tourisme de mémoire" et redoutent de pâtir de la confusion entre les deux commémorations. Il faut dire que certains lieux de mémoire ne sont plus entretenus et certains menacent de tomber en ruines.
Autre point qui fait débat, l'instrumentalisation de l'histoire par le politique. En 1964 déjà, De Gaulle faisait célébrer en parallèle le 50ème anniversaire de la Grande Guerre et les 20 ans de la Libération.... dans la logique d'une "guerre de Trente Ans" européenne. La polémique à ce sujet ne fait d'ailleurs pas l'unanimité chez les historiens, y compris de la Grande Guerre.
Dernier problème : le conseil scientifique de la mission pour le centenaire a été fondée dans les derniers jours de la présidence Sarkozy... or, depuis, la couleur politique a changé. Les enjeux seraient donc essentiellement, en fait, politiques. Mais quand il s'agit de mémoire, on ne saurait en être surpris.