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Richard D. NOLANE et MAZA, Wunderwaffen, tome 2 : Aux portes de l'enfer, Paris, Soleil, 2013, 48 p.

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Septembre 1946. Le nouveau lieutenant-colonel Murnau, as de l'escadre WW52, a miraculeusement survécu au crash de son Fw 189 de liaison. Il est alors affecté par Göring à l'escadre SG 00 d'Hans-Ulrich Rudel, en Roumanie, après un passage au-dessus des terribles champs pétrolifères de Ploesti. Il a appris que ce sont les hauts dignitaires nazis qui ont voulu l'éliminer ; mais, dans le même temps, son extraordinaire faculté de survie et des visions étranges attirent sur lui l'attention de l'Ahnenerbe d'Himmler. Pendant ce temps, à Londres, Jacques Bergier trouve enfin le moyen d'infiltrer la zone spéciale d'Auschwitz...

Wunderwaffen est une uchronie jouant surtout sur l'aspect aérien des Wunderwaffen, et sur la dimension espionnage, dont j'avais commenté le premier tome qui m'avait bien plu ici. La chronologie factice s'est d'ailleurs étoffée : on apprend ainsi qu'en décembre 1942, la 6. Armee de Paulus s'échappe de Stalingrad, que le débarquement du 6 juin 1944 échoue pour des causes mystérieuses, qu'un nouveau code de l'Enigma brouille le renseignement allié en août 1944... bref, l'univers se complète.

Pour ce tome 2, on s'oriente vers le front de l'est avec l'entrée en scène d'un personnage secondaire parfaitement authentique, Hans-Ulrich Rudel, pilote nazi bon teint héros des Stukas, qui sert ici sur Blohm und Voss P-194, un appareil conçu mais jamais réalisé par les nazis, comme la plupart des Wunderwaffen montrées dans la série, destiné à l'attaque au sol et qui fut supplanté, dans la réalité, par la version chasseur-bombardier du Me-262.

On note à nouveau le sens du détail de l'auteur dans les nombreuses références implicites : outre Jacques Bergier, on note l'hôpital nazi en forme de croix gammée p.11, baptisé Reinhardt Heydrich, du nom de l'organisateur de la Solution Finale. L'album voit également l'entrée en scène en combat aérien du Focke Wulf 183 Huckebein, entraperçu dans le premier tome, et qui en réalité est resté au stade du prototype. Les Soviétiques, quant à eux, se contentent pour l'essentiel de vénérables appareils à hélice, bombardiers Pe-2 et Il-2 améliorés et chasseurs Yak... quoique (je ne vais pas tout révéler non plus !). Côté allemand, on voit également opérer des Me-262 HG III, une version améliorée qui n'a jamais été construite. On notera également l'entrée en scène de l'Ahnenerbe, authentique institut de recherches ésotérique nazi basé au château de Wewelsburg, en Westphalie, et non en Prusse comme l'indique la p.38. Les auteurs font également prendre l'air, dans ce tome, pour des essais, au Triebflügel, un des projets aériens nazis les plus originaux, puisqu'il s'agissait d'un avion à décollage et atterrissage vertical, lui aussi déjà croisé dans le premier tome.

Au niveau du contenu, on ne peut que constater que le risque de dérive sur la dimension matérielle et les Wunderwaffen a été prévenu dans ce deuxième tome. Les auteurs ont su se recentrer sur l'histoire et créer un suspense autour de Murnau et ses visions de "pilote du diable", ainsi que de la zone spéciale d'Auschwitz. On sent qu'on va être amené vers le paranormal, mais c'est conduit en douceur. Les scènes de combat aérien sont toujours aussi spectaculaires. Seuls petits bémols, des visages de personnages parfois mal travaillés, qui se ressemblent, et des ficelles déjà utilisées dans d'autres séries comme Le Grand Jeu (où apparaissait déjà Jacques Bergier). Pour le reste, c'est un vrai régal pour les yeux et la tête -à la fin de la BD, on trouve les plans et une présentation succincte des principaux appareils uchroniques. On attend la suite avec impatience !



  


 

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