Ce livre est la reprise de billets en ligne parus sur le site l'Opinion, dans le cadre d'une série baptisé "#Françafrique : derniers mystères". La reprise s'enrichit de 6 chapitres inédites. Ce travail est une collaboration entre un journaliste, Pascal Airault, et un archiviste paléographe, agrégé et docteur en histoire, Jean-Pierre Bat.
Le terme "Françafrique", utilisé pour la première fois par Félix Houphouët-Boigny, nouveau président de la Côte-d'Ivoire devenue indépendante, avait alors une connotation positive. Ce n'est que dans les années 1990, avec les travaux de F.-W. Verschave, qu'il prend une tournure négative. Derrière le mot, un homme : Foccart, qui chercha par tous les moyens à maintenir l'influence française en Afrique, dans ses anciennes colonies. Le travail des deux auteurs, à la croisée entre l'histoire contemporaine et l'histoire immédiate (et je rajouterai le journalisme) vise à démêler l'écheveau et les partis pris pour présenter des faits, à travers 26 "histoires".
Les deux auteurs, notamment Jean-Pierre Bat, n'en sont pas à leur coup d'essai sur le sujet (les références apparaissent en notes dès l'introduction), cela se sent. La sélection des 26 exemples est représentative, des plus connus comme l'enlèvement des chefs du FLN en 1956, aux moins connus comme l'empoisonnement de Félix Moumié en 1960 ou l'opération Mar Verde à Conakry en 1970. Un des chapitres les plus intéressants de mon point de vue, puisqu'il se rattache au petit ouvrage que j'avais écrit sur les guerres au Tchad, est l'assassinat à Paris du docteur Outel Bono, opposant tchadien du président Tombalbaye. En revanche le récit de la mort du commandant Galopin, qui suit, est peut-être un peu trop expédié. On retrouve l'affaire impliquant Jean-Paul Ney et ses comparses en Côte-d'Ivoire, en 2007. Je regrette par contre qu'il n'y ait pas de chapitre sur les liens entre la France et l'ex-président Hissène Habré, condamné à la prison à perpétuité au Sénégal en mai dernier.
L'ouvrage, bâti sur une série d'abord publiée en ligne, se dispense d'appareil critiques. Néanmoins des notes accompagnent l'introduction, chaque chapitre et la conclusion, où apparaissent quelques références. Les ouvrages de S. Smith, utilisés pour d'autres parties, ne sont heureusement pas utilisés pour le cas du Rwanda, où les auteurs préfèrent, et avec raison, G. Prunier. Sur la chute de Laurent Gbagbo en 2011, il n'y a malheureusement que le livre de J.-C. Notin... il faut dire que les ouvrages solides sur le sujet font défaut, comme souvent. En résumé, voilà un bon point de départ pour découvrir la Françafrique sous un angle "dépassionné", pour creuser ensuite avec des références plus fournies. J'aurais préfèré pour ma part des exemples moins nombreux mais plus développés. Dommage peut-être que l'ensemble soit dépourvu d'illustrations (et même de cartes), ça aurait été un plus.
Les deux auteurs, notamment Jean-Pierre Bat, n'en sont pas à leur coup d'essai sur le sujet (les références apparaissent en notes dès l'introduction), cela se sent. La sélection des 26 exemples est représentative, des plus connus comme l'enlèvement des chefs du FLN en 1956, aux moins connus comme l'empoisonnement de Félix Moumié en 1960 ou l'opération Mar Verde à Conakry en 1970. Un des chapitres les plus intéressants de mon point de vue, puisqu'il se rattache au petit ouvrage que j'avais écrit sur les guerres au Tchad, est l'assassinat à Paris du docteur Outel Bono, opposant tchadien du président Tombalbaye. En revanche le récit de la mort du commandant Galopin, qui suit, est peut-être un peu trop expédié. On retrouve l'affaire impliquant Jean-Paul Ney et ses comparses en Côte-d'Ivoire, en 2007. Je regrette par contre qu'il n'y ait pas de chapitre sur les liens entre la France et l'ex-président Hissène Habré, condamné à la prison à perpétuité au Sénégal en mai dernier.
L'ouvrage, bâti sur une série d'abord publiée en ligne, se dispense d'appareil critiques. Néanmoins des notes accompagnent l'introduction, chaque chapitre et la conclusion, où apparaissent quelques références. Les ouvrages de S. Smith, utilisés pour d'autres parties, ne sont heureusement pas utilisés pour le cas du Rwanda, où les auteurs préfèrent, et avec raison, G. Prunier. Sur la chute de Laurent Gbagbo en 2011, il n'y a malheureusement que le livre de J.-C. Notin... il faut dire que les ouvrages solides sur le sujet font défaut, comme souvent. En résumé, voilà un bon point de départ pour découvrir la Françafrique sous un angle "dépassionné", pour creuser ensuite avec des références plus fournies. J'aurais préfèré pour ma part des exemples moins nombreux mais plus développés. Dommage peut-être que l'ensemble soit dépourvu d'illustrations (et même de cartes), ça aurait été un plus.