Décembre 1944. Une espionne allemande (Tina Louise) est blessée intentionnellement et laissée pour morte dans le no-man's land pour être mieux récupérée et soignée par les Américains. Son rôle : renseigner les Allemands qui préparent une contre-attaque sur le dispositif américain du secteur. L'espionne est secourue par l'escouade d'un sergent (Earl Holliman) qu'elle va tenter de séduire. Mais un des soldats de l'escouade, sans foi ni loi (Burt Reynolds), convoite aussi la jeune femme...
Film sans grande envergure, L'espionne des Ardennes -drôle de traduction- souligne d'emblée une contradiction : en effet, la contre-offensive allemande qui s'enclenche à la fin du film est l'opération Nordwind, du 1er janvier 1945, qui a lieu en Alsace et non dans les Ardennes (!).
Tournée en Bavière, le film a reçu un soutien important de l'armée américaine stationnée en Allemagne. Outre le half-track M2 de l'escouade de GI's, le film met en oeuvre une floppée de chars M48 Patton aussi bien du côté allemand qu'américain d'ailleurs, ce qui est souvent le cas dans les films de guerre de l'époque.
L'histoire d'espionnage n'est malheureusement pas exploitée à fond ce qui détruit quasiment tout le scénario. Le double jeu de l'espionne laisse la place à l'histoire de séduction avec le sergent et la contre-attaque brutale du soldat crapule incarné par Burt Reynolds, dont c'est le premier rôle. Earl Holliman se retrouve ainsi complètement éclipsé par la performance de Reynolds et par celle de Howard Keel (le colonel Devlin), acteur et chanteur américain surtout connu pour sa participation ultérieure à la série Dallas. Les scènes de combat sont tout sauf réalistes malgré la débauche de matériel américain. Un film aussi vite oublié que regardé...