Jean-Paul Bled, spécialiste de l'histoire d'Europe centrale et de l'Allemagne, est désormais professeur émérite à l'université Paris-IV Sorbonne. En 2001, il écrit cette biographie de l'impératice Marie-Thérèse.
C'est une figure originale dans un siècle parsemé de figures souveraines féminines. Plongée dans la crise dès son accession au pouvoir, elle sait en tenir les rênes, tout en recrutant des collaborateurs de talent, et doit faire face à un ennemi redoutable : Frédéric II de Prusse. Après la mort de son mari, qui la laisse traumatisée, elle peine à déléguer son autorité à son fils Joseph II. C'est une femme de tradition, qui incarne le catholicisme baroque et une conception matriarcale du pouvoir. Femme moderne aussi, parce qu'elle choisit l'homme qu'elle aime comme époux, parce qu'elle réforme l'Etat pour faire face aux menaces. Marie-Thérèse, souveraine faisant preuve d'un conservatisme éclairé, pense à raison que son fils Joseph niera son héritage.
Née en 1717, fille de l'empereur Charles VI, Marie-Thérèse, par la Pragmatique Sanction voulue par son père et acceptée par les autres Etats d'Europe en 1713, doit pouvoir succéder à l'empereur. Son père a été le battu de la guerre de Succession d'Espagne, pays finalement remis aux Bourbons. La mère de Marie-Thérèse, passée du protestantisme au catholicisme pour des raisons politiques, lègue beaucoup de ses traits de caractère à sa fille. Près de Vienne, la famille impériale alterne les séjours entre la Hofburg et la Nouvelle Favorite. Formée par des gouvernantes, Marie-Thérèse excelle à la danse, mais peine aux langues étrangères, sauf l'italien. Après avoir été promis à un prince espagnol, pour resserrer un rapprochement avec l'Espagne, la princesse est finalement destinée à un prince de la maison de Lorraine : l'aîné étant mort de maladie avant le mariage, c'est le cadet, François-Etienne, qui est retenu. Ce dernier, avant d'épouser sa promise, doit consentir à échanger le duché de Lorraine, donc il est désormais le responsable, avec le duché de Toscane, le premier revenant à la France. C'est alors que le couple est en Toscane que l'empereur meurt en 1740.
Inexpérimentée, Marie-Thérèse prend la tête d'une Autriche qui s'est étendue lors de la guerre de Succession de Pologne et lors d'une guerre contre les Turcs, mais dont l'outil militaire montre des limites. 14 millions d'habitants, 12 ensembles nationaux : le noyau est formé par les pays autrichiens, la Bohême, la Hongrie. Au noyau s'ajoutent des territoires périphériques et ceux acquis récemment après la guerre de Succession d'Espagne. Les Habsbourg ont un rapport compliqué avec le Saint Empire, lourde machine où montent d'autres puissances, comme la Prusse, qui limitent le marge de manoeuvre de l'Autriche. L'absolutisme autrichien est tempéré, faute de système gouvernemental achevé. La seigneurie reste le système social de base, dans un ensemble non centralisé. Elle s'est consolidée au XVIIème siècle, dans un territoire agraire, renforçant les corvées des paysans. Certains domaines présentent des traits déjà "capitalistes" ; la condition paysanne est très variée. Charles VI était très investi dans l'économie, étant relais du courant caméraliste (variante allemande du mercantilisme). Il essaie de faire de l'Autriche une puissance maritime via l'Italie. Les voies fluviales contribuent au commerce. Mais l'échec de cette politique, globalement, est due au système archaïque de financement de la monarchie. Le règne de Charles marque l'apogée du baroque : la Contre-Réforme bâtit des églises, contrôle l'enseignement, l'architecture baroque se retrouve dans les bâtiments civils. La politique extérieure manque d'une ligne directrice. Charles a voulu faire reconnaître la Pragmatique Sanction. Il veut opérer un renversement d'alliance en direction de la France, contre l'Angleterre, mais cela ne se produit pas sous son règne. L'Autriche renoue avec l'Angleterre, la Russie, mais sa position est affaiblie en Allemagne, en Italie. La situation léguée à Marie-Thérèse est périlleuse.
Au début de son règne, la nouvelle impératrice doit affronter des menaces avec peu de moyens. Elle doit contrer un parti pro-bavarois à sa cour qui finalement ne débouche pas, puis les ambitions de Frédéric II de Prusse, qui convoite la Silésie. Dès décembre 1740, l'armée prussienne entre en Silésie. Les Autrichiens sont battus à Mollwitz (19 avril 1741). La France se déclare déliée de la Pragmatique Sanction. Marie-Thérèse, lors de son couronnemment, flatte la Hongrie pour obtenir des levées d'hommes et de l'argent. L'exercice réussit, en échange de concessions. Mais une armée franco-bavaroise entre en Bohême, s'empare de Prague. Paradoxalement, le roi de Bavière est élu empereur alors que les Autrichiens prennent Munich, sa capitale (!). Après une victoire prussienne à Chotusitz, la paix est signée à Berlin en juillet 1742 : l'Autriche doit abandonner la Silésie à la Prusse.
Une fois la paix conclue avec la Prusse, l'Autriche parvient à reprendre Prague. Marie-Thérèse ne pardonnera jamais à la Bohême d'avoir en partie changé de camp lors de l'invasion étrangère, contrairement à la Hongrie, restée fidèle. Elle a pu mesurer sa dépendance à l'égard de l'Angleterre, qui n'est pas intervenue en sa faveur dans le conflit. Charles-Albert, le Bavarois devenu empereur, meurt en 1745. La même année, François-Etienne, le mari de Marie-Thérèse, le remplace. L'impératrice s'efface devant son époux, mais la paix est fragile avec la Prusse, tandis que la France continue les opérations jusqu'au traité de Dresde. Le traité d'Aix-la-Chapelle voit la France restituer les Pays-Bas autrichiens, mais la perte de la Silésie est consommée.
La fin de la guerre permet à Marie-Thérèse de se consacrer à la réforme de l'Etat. La mort de conseillers âgés lui permet de renouveler son entourage : Bartenstein, Silva-Tarouca, von Haugwitz... qui sont plus dépendants d'elle, par ailleurs. Haugwitz tente d'appliquer une réforme de l'administration, limitée par la multiplicitée des Etats de l'Empire, après que Marie-Thérèse ait créé une chancellerie d'Etat. L'impératrice fait fusionner les chancelleries d'Autriche et de Bohême. Il faut un corps d'administrateurs performants jusqu'à l'échelon local. Marie-Thérèse s'intéresse de près à la fondation du collège des Jésuites à Vienne (1746), pour les former. La création de l'Académie orientale en 1754, pour le corps diplomatique, relève de la même logique, tout comme celle de l'académie militaire de Wiener Neustadt (1751). Le général comte Daun tente de former de bons officiers et d'unifier les différentes composantes militaires de l'empire. L'économie doit aussi assurer les revenus permettant d'entretenir une armée correcte. Un Directoire universel du commerce est fondé en 1746. On soutient les manufactures, le commerce intérieur et les exportations. Marie-Thérèse tente de faire de Trieste la plaque tournante du commerce maritime autrichien. Pour mieux saisir la situation des campagnes, l'impératrice fait réaliser des cadastres, dits thérésiens. Marie-Thérèse, bonne catholique, veut cependant imposer l'autorité de l'Etat sur l'Eglise. Elle réussit à faire détacher Görz, le pape créant un évêché, du diocèse d'Aquilée. L'impératrice traque aussi les survivances protestantes sur ses terres, et fait preuve d'un antisémitisme religieux assez marqué. Dans l'enseignement, elle cherche à évincer le contrôle de l'Eglise et à le remplacer par celui de l'Etat.
Dès 1749, influencé par von Kaunitz Ritberg, Marie-Thérèse songe à un renversement des alliances en faveur de la France. L'option, pas nouvelle, n'emporte pas l'adhésion de tous, y compris de l'empereur. Envoyé à Versailles, Kaunitz doit tisser un réseau de relations à la cour pour parvenir à cet objectif. En 1753, à son départ, il a l'impression d'avoir échoué. Les négociations traînent, Kaunitz étant pourtout devenu chancelier d'Etat. Mais en janvier 1756, la Prusse et l'Angleterre signent un traité, ce qui vient comme un coup de tonnerre. Le traité de Versailles, en mai, n'est pas approuvé de coeur par chacune des deux parties, France et Autriche, qui se sont longtemps combattues.
Frédéric II envahit la Saxe en août 1756. Cela renforce les liens entre la France et l'Autriche, en 1757, avec un nouveau traité, peu après l'attentat de Damiens. La Russie s'y associe. Ce faisant, la France s'investit beaucoup plus en faveur de l'Autriche que la réciproque n'est vraie. Les Prussiens entrent en Bohême, mais sont battus par les Autrichiens à Kolin. En revanche, ils rossent les Français à Rossbach. Les Prussiens repoussent ensuite les Autrichiens en Silésie, à Leuthen. Egalement menacés par le Russes, battus à Zörndorf, les Prussiens doivent cependant reculer devant les Autrichiens. Les Français n'ont pas apporté l'aide escomptée et reculent dans leurs colonies face aux Anglais. Choiseul signe cependant un troisième traité avec les Autrichiens en mars 1759. En 1759-1760, accablé sous le nombre, les Prussiens reculent, remportent encore quelques victoire comme à Liegnitz ; Berlin est investie par les Autrichiens et les Russes, mais vite abandonnée. Frédéric II remporte la victoire à Torgau. L'Espagne entre en guerre du côté de la France, mais la tsarine Elizabeth meurt en janvier 1762, remettant en question l'alliance russe. Mais le tsar Pierre III est bientôt assassiné et laisse la place à son épouse, Catherine. Le traité de Paris de 1763, qui met fin à la guerre de Sept Ans, restaure le statu quo d'avant la guerre. L'Autriche n'a pas cédé, et montre son statut de grande puissance ; mais elle montre aussi ses limites, ce qui prouve que les réformes doivent être poursuivies.
Sur proposition de Kaunitz, Marie-Thérèse crée un Staatsrat (conseil d'Etat) en 1760. Aidé par Zinzendorf, Kaunitz propose un plan ambitieux pour éponger la dette agravée par la guerre. L'impératrice soutient les manufactures, souvent possédée par des nobles. Les monoples sont abolis, le protectionnisme douanier relâché, non sans résistances de l'aristocratie et des partisans de la tradition. La diète hongroise de 1764 est une déception pour Marie-Thérèse, confrontée aux exigences de cette nation. Joseph, le fils aîné, est élu roi des Romains, après la mort de sa femme Isabelle de Parme (1763). L'impératrice évite le partage de la Pologne mais ne peut éviter la montée sur le trône d'un protégé de la Russie.
Marie-Thérèse reste à Vienne, la capitale, mais alterne les résidences : la Hofburg, et surtout Schönbrunn, à l'évidence sa préférée. Le palais est restauré dans le style rococo. Une autre résidence se trouve à Laxenbourg. La cour est une immense pyramide, dirigée par 4 personnages : le grand maître de cour, le grand chambellan, le grand maréchal et le grand écuyer. Ce sont des membres de l'aristocratie, tel le prince Khevenhüller. L'étiquette, d'origine espagnole, met en scène la liturgie du pouvoir. Les fêtes profanes et les spectacles occupent une grande place à la cour. Marie-Thérèse organise sa journée sur les conseils de Silva-Tarouca. Levée de bonne heure, l'impératrice s'occupe des affaires de l'Etat de 9h30 à 12 h. Après un quart d'heure de détente, le repas est servi à 12h30 et ne dure pas plus d'une heure. L'impératrice se consacre à sa famille avant de reprendre le travail d'Etat à 16h00, jusqu'à 20h30. Avant de se coucher, quelques heures de détente : l'impératrice aime jouer, elle perd d'ailleurs, parfois, beaucoup d'argent. Elle aime aussi danser, et court aux spectacles. Elle affectionne l'opéra italien. Gluck est la figure montante. Marie-Thérèse veille néanmoins aux respects des moeurs dans les théâtres. Avec son mari, l'impératrice entretient de bons rapports, parfois émaillés de tensions. François-Etienne est un prince aimable, mais peu soucieux des affaires de l'Etat : il préfère l'économie. Il soutient les sciences et les arts, en prince éclairé. L'empereur était peut-être franc-maçon. Marie-Thérèse a eu 16 enfants, dont 10 ont atteint l'âge adulte. Elle se soucie de leur éducation, garçons comme filles, où la religion tient une grande place. Les écarts sont sévèrement réprimandés. Les enfants sont préparés à la vie de cour, à se montrer en scène devant leurs parents. Marie-Thérèse est sévère, contrairement à son mari, plus badin : elle lui reproche d'ailleurs son indulgence. L'impératrice a été très marquée par la mort de sa soeur, en couches, en 1744.
Lors d'un séjour à Innsbrück, dans le Tyrol, en 1765, François-Etienne meurt brutalement, laissant Marie-Thérèse anéantie. Joseph, le fils aîné, a donc un rôle nouveau à jouer. L'éducation du fils, lourde, n'a pas été simple. Formé théoriquement et pratiquement, il expose ses idées à sa mère dans plusieurs écrits, qui l'horrifie. Joseph prend des initiatives, ce qui n'est pas du goût de sa mère, qui le réprimande vertement, le fils faisant amende honorable, de façade au moins. Marie-Thérèse est au bord de l'abdication en décembre 1773. Même s'il délègue des pouvoirs à son fils, la marge de manoeuvre de ce dernier est réduite. Joseph met souvent en jeu sa démission ; l'impératrice fait appel aux sentiments pour le conserver. Contrairement à sa mère, et à beaucoup de souverains d'Europe contemporains, Joseph voyage beaucoup, dans ses Etats ou à l'étranger, sous le pseudonyme du comte de Falkenstein. L'impératrice y voit un autre moyen pour la priver de son pouvoir.
Marie-Thérèse a noté la dégradation de la condition paysanne. L'annexion de la Galicie, en 1772, renforce le problème. En Bohême, où les privilégiés se crispent, l'année 1771 est catastrophique en raison de mauvaises récoltes, qui débouchent sur de vraies jacqueries. Dès 1773, Kaunitz et Marie-Thérèse tentent d'encadrer la corvée. Joseph, lui, se rallie à la noblesse hostile à la réforme. En matière de religion l'impératrice a limité l'influence des Jésuites dès avant 1765. Le Milanais est un laboratoire : Kaunitz, cette fois soutenu par Joseph, impose les biens d'Eglise, limite les prérogatives de celle-ci. Marie-Thérèse en revanche ne cède jamais sur la tolérance religieuse, qui n'existe pas. Elle réprime les protestants de Moravie, qui s'agitent. Surtout, elle appuie la réforme de l'éducation, menée par l'évêque de Passau, le comte Firmian. Le rapport Pergen, qui reprend les idées des Lumières, n'a pas son aval. Mais le résultat de la réforme scolaire entreprise à partir de 1774 est là. Coincée entre la Prusse et la Russie, l'Autriche a évité un partage de la Pologne en 1766. La défaite de l'empire ottoman en 1775 devant la Russie lui donne la Bucovine, en plus des dépouilles de la Pologne en 1772. Mais cette politique extérieure est plus le fait de Joseph que de l'impératrice, qui se sent dépouillée des affaires diplomatiques.
Vienne double sa population au XVIIIème siècle, passant de 80 000 à 160 000 habitants. L'espace hors les murs gonfle. La monarchie autrichienne et l'Empire y ont leur siège. De nouveaux bâtiments sont construits. Ville nobiliaire, universitaire, Vienne se couvre aussi de bâtiments religieux. La ville vit au rythme de la cour : 2 200 personnes, plus les 4 000 agents de l'administration, et 40 000 domestiques dans toute la ville. La ville attire aussi en raison de l'installation de manufactures. Pour mettre un peu d'ordre, les enseignes laissent la place à des rues numérotées. Grande ville dès lors, Vienne reste allemande mais compte aussi des Italiens, des Français, des Orientaux. La vie se sécularise progressivement. La faculté de médecine est réputée. Van Sieten installe la première clinique. Les idées maçonniques se répandent. Les jours fériés sont nombreux. Marie-Thérèse apprécie le théâtre mais en bannit la farce populaire. La culture populaire reste néanmoins vivante (combats d'animaux notamment). Les lieux de détente sont de plus en plus accessibles à tous, comme le Prater, ouvert dès 1766 à la population. Vienne s'apprête à devenir une grande métropole, mais ne rejoint pas encore complètement les Lumières, même si elle s'est ouverte à leur influence.
Marie-Thérèse ne contrôle pas un bloc homogène. Les Pays-Bas Autrichiens, séparés géographiquement, ne sont pas au rang des priorités. L'impératrice et Kaunitz tentent d'y introduire plus de centralisation, mais se heurtent à des résistances. Marie-Thérèse est néanmoins populaire car les Pays-Bas sont très prospères sous son règne. Le Milanais a été dévasté par la guerre de succession d'Autriche. Kaunitz le redresse, en s'appuyant comme à Vienne sur des collaborateurs locaux précieux. Le mouvement profite de l'aile réformatrice et dynamique de la société lombarde. L'expérimentation avec l'Eglise est lancée. En revanche, en termes économiques, Kaunitz va moins loin qu'escompté et ne peut doter la région d'un port capable de damer le pion à Gênes ou Venise. Par contre, l'éducation, l'université, la culture sont encouragées. Le bilan est très positif. La Transylvanie, rurale, divisée en plusieurs populations et religions, est dominée par la noblesse hongroise. Les Roumains prennent conscience progressivement de leur identité nationale, même si le sort des paysans n'est pas amélioré. Le système de Marie-Thérèse repose aussi sur des alliances matrimoniales : elle marie ses nombreuses filles, et les conseille une fois qu'elles sont en place à la cour locale. Le succès le plus éclatant reste le mariage de Marie-Antoinette avec le futur Louis XVI. La reine de France ne suivra pas forcément les conseils de sa mère, au grand désespoir de celle-ci. Marie-Thérèse a mis sa dynastie au service de la monarchie.
De santé fragile, l'impératrice doit se pencher sur le projet d'annexion de la Bavière, l'Electeur étant mort en décembre 1777. Joseph y est favorable. Un accord permet cependant de recevoir des territoires et non d'absorber la Bavière, ce qui aurait provoqué une guerre avec l'étranger. Joseph est prêt à partir en guerre contre la Prusse, alors que la France annonce qu'elle ne soutiendra pas l'Autriche en cas de conflit. Il faut toute la patience de Marie-Thérèse pour négocier avec Frédéric II et éviter les hostilités. La paix de Teschen montre surtout que la politique autrichienne fait reculer la place de cette puissance dans le Saint Empire. Marie-Thérèse s'éteint en novembre 1780.
Fondatrice de l'Autriche moderne, Marie-Thérèse a individualisé les possessions autrichiennes par rapport au reste de l'Empire. Elle veut solidariser ses Etats par des réformes. Energique, elle sait pourtant s'entourer de collaborateurs, réellement attachés à sa personne. Elle a un charisme : paradoxalement, le fait d'être une femme est un atout pour elle. Elle est très populaire durant son règne. L'impératrice est la mère de ses sujets : d'où le mythe qui l'entoure bientôt. Elle a oeuvré dans un âge prénational : c'est sans doute ce qui a autorisé le mythe, dès le XIXème siècle.