Janvier 1915, front de Champagne. Le lieutenant Vialatte, officier de gendarmerie, poursuit son enquête après l'assassinat de trois jeunes filles dans les tranchées ou à proximité. Il opère toujours au sein de la section "spéciale" du caporal Peyzac, originaire de la même région que lui, et constitué d'adolescents sortis d'une maison de redressement pour être envoyés au front. De découverte en découverte, Vialatte est de plus en plus soupçonneux à l'encontre de certains membres de la section. Bientôt, une quatrième victime est trouvée par des tirailleurs sénégalais, la nuque brisée. Elle n'était autre que l'amante du capitaine Janvier, officier d'état-major qui avait accueilli Vialatte à son arrivée sur le front avec des phrases de Péguy. Janvier, rendu fou de douleur par la perte d'un être cher, insiste pour emmener Vialatte auprès de la section Peyzac, sous les obus et la mitraille...
J'avais commenté il y a près de deux ans le premier tome de ce qui devait être une trilogie et qui s'est transformé en quatuor, le dernier tome venant tout juste de paraître. Le premier volume avait marqué les esprits, non seulement en raison du thème choisi, mais aussi par les dessins. Les atrocités de la guerre -dans un ton qui se veut proche de celui d'un Tardi- sont introduites par un "cogne", un gendarme qui faisait figure de planqué dans le premier tome. Dans le deuxième, au contraire, on part sur les chapeaux de roue avec une charge à la baïonnette sur la tranchée allemande d'en face...où l'on ne compte plus les pertes. Le tome deux fait cependant figure de transition car l'enquête progresse assez peu, au final. C'est plutôt l'occasion d'un retour sur le rôle de la femme, ou plutôt de l'absence de la femme, pour le combattant. En tout cas, Notre Mère la Guerre soutient la comparaison avec l'oeuvre de Tardi, au point que l'enquête, dans ce tome, fait figure de simple ajout. Criant d'authenticité.
Ci-dessous, une présentation du tome.