Même collection que le livre sur le Sherman, et même principe, avec cette fois la contribution de Steven Zaloga, fin connaisseur de l'armée soviétique et de ses matériels. Le texte est un peu plus développé.
Le T-34 est l'un des chars les plus connus de la Seconde Guerre mondiale. Il est le descendant des chars légers BT, dédiés à l'exploitation de la percée. L'expérience de la guerre d'Espagne pousse l'Armée Rouge à se doter de chars mieux blindés et pourvus d'un moteur diesel. Le blindage renforcé et incliné du T-34, développé dès 1938, pose des problèmes à l'industrie soviétique qui doit aussi coordonner les efforts de plusieurs usines produisant les différentes parties. C'est pourquoi la production de masse ne débute qu'à la fin 1940. Initialement, le T-34 modèle 1940 dispose d'un canon L-11 de 76 mm, remplacé en 1941 par le plus performant F-34 de même calibre : c'est le nouveau T-34 modèle 1941. Au déclenchement de Barbarossa, seuls 967 T-34/76 sont en ligne au sein de l'énorme masse des BT et T-26, notamment. Ils sont surtout remarqués par l'infanterie et les canons antichars allemands qui peinent à les détruire, mais pas trop par les Panzer et leurs chefs, qui ne prennent conscience du problème posté par le T-34 qu'à l'automne, lorsque les nouvelles brigades de chars plus petites que les encombrants corps mécanisés sont formées puis engagées au combat. Celles-ci comprennent, en proportion, davantage de chars modernes, dont le T-34, qui donne du fil à retordre à Guderian devant Mtsensk, au sud de Moscou, près d'Orel, sur la route de Toula.
Un T-34/76 mod. 1941 enlisé dans une zone marécageuse.-Source : http://www.wwiivehicles.com/ussr/tanks-medium/t-34-medium-tank/1941/t-34-76-1941-medium-tank-02.png |
Le déménagement en urgence des usines de production devant l'avance allemande entraîne un ralentissement des sorties. Chelyabinsk (Tankograd), Nijni-Tagil et Omsk deviennent les nouveaux centres de production, qui atteint déjà le niveau d'avant-guerre dès mars 1942, avant de décoller au-delà. Stalingrad et ses trois usines compensent la perte des autres centres, avant la bataille de la seconde partie de 1942. L'usine Barrikady fournit d'ailleurs un mantelet modifié pour le F-34 qui donne naissance au T-34 modèle 41/42.
Un T-34/76 modèle 1943.-Source : http://www.wwiivehicles.com/ussr/tanks-medium/t-34-medium-tank/1943/t-34-76-1943-medium-tank-02.png |
Le T-34 modèle 1942, conçu pour la production de masse cette fois, est produit à plus de 12 500 exemplaires. Le modèle 1943 conserve toujours le canon de 76 mm, qui montre ses limites dès la bataille de Koursk, avec une tourelle redessinée. Il faut attendre décembre 1943-janvier 1944 pour qu'une nouvelle version embarque un canon plus puissant de 85 mm : le T-34/85 modèle 1943 avec le D-5T, puis le T-34/85 modèle 1944 avec le Zis-53 et, enfin, une tourelle pouvant accueillir trois hommes d'équipage. Ce dernier point, combiné à un meilleur entraînement des équipages et à l'adoption systématique de radios, améliore grandement les performances des unités blindées soviétiques. Des versions lance-flammes (OT-34) et de déminage (PT-34) sont développées à partir du T-34/76 et du T-34/85. Le T-34 sert aussi de base aux canons automoteurs SU-122, puis aux chasseurs de chars SU-85, remplacé par le SU-100 une fois adopté le T-34/85. Ce dernier continue son parcours après la guerre, étant fréquemment engagé au combat, notamment pendant la guerre de Corée, dès 1950. Le T-44, développé avant la fin du conflit, préfigure déjà la famille des T-54/55.
Un T-34/85 de la 1ère brigade de chars polonaise à Gdynia, en mars 1945.-Source : http://www.wwiivehicles.com/poland/foreign/t_34_85_01.jpg |
Le SU-100 du lieutenant Alferov, du 2ème front de Biélorussie, en embuscade à Dantzig/Gdansk, avril 1945. Source : http://www.armchairgeneral.com/rkkaww2/galleries/SP_guns/SU_100/photos/SU_100_1.jpg |