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Les Oies Sauvages (The Wild Geese) de Andrew V. MacLagen (1978)

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Le colonel Allen Faulkner (Richard Burton), mercenaire et ancien officier de l'armée britannique, arrive à Londres pour rencontrer le riche banquier Sir Edward Matheson (Stewart Granger). Ce dernier lui propose une opération risquée pour secourir Julius Limbani (Winston Ntshona), un leader démocratique sur le point d'être exécuté par un dictateur africain. Limbani est gardé dans une prison par le régiment d'élite du dictateur, les Simbas. Faulkner accepte sur le principe mais se met à la recherche d'anciens camarades, indispensables pour accomplir cette opération : Rafer Janders (Richard Harris) et Shawn Fynn (Roger Moore) en premier lieu...

Les Oies Sauvages, inspiré d'un roman, appartient au sous-genre du film de guerre des productions consacrées aux mercenaires dans la période post-coloniale -ce n'est pas le premier : il y avait eu, par exemple, Le dernier train du Katanga en 1964, et il y en aura d'autres, jusqu'à Expendables, comme Les chiens de guerre. MacLagen est un spécialiste du genre puisqu'il a en fait signé une trilogie dans ce sous-genre (avec quelques différences entre les films cependant) : Le commando de Sa Majesté (avec Gregory Peck etDavid Niven) en 1980, dont l'action se situe pendant la Seconde Guerre mondiale en Inde (autre mission spéciale avec des vieux -au sens littéral du terme- de la vieille) et Les loups de haute mer (Roger Moore dirige une équipe qui doit contrer une prise d'otages sur une plate-forme pétrolière) en 1979.

Le producteur voulait faire du film un succès à l'image des Canons de Navarone (1961). Mais l'ensemble fait plus penser à la suite de celui-ci, L'ouragan vient de Navarone (1978). En réalité à ce moment-là, le cinéma britannique est sur le déclin et même ces petites productions de guerre reposant sur le schéma classique d'un panel de héros menant des missions périlleuses durant un confit commence à sérieusement s'essouffler. Le film connaît des longueurs, les moyens ne sont pas toujours à la hauteur pour les scènes d'action, la violence reste sagement contenue, et le propos est éminemment masculin. Les acteurs ne rattrapent pas forcément l'ensemble : Burton et Moore campent un numéro classique, Harris se démarque un peu, et Hardy Kger rite d'un rôle étrange, incarnant un Sud-Africain raciste qui se convertit en une conversation au rejet de l'apartheid (!). Le film a d'ailleurs été critiqué à sa sortie pour avoir été tourné, en partie, dans l'Afrique du Sud de l'apartheid (dans des conditions parfois surprenantes : le camp des acteurs dans la province du Transvaal est environné de babouins, lesquels n'hésitent pas à pénétrer dans les habitations : il faut des gardiens la nuit pour tirer en l'air et les effrayer !). Cela ne l'empêche pas de dispenser une morale convenue : critique des banquiers sans scrupules (déjà...), des dealers, mercenaires qui finissent par se rallier à une cause (!), duplicité des leaders blancs ou noirs pendant la décolonisation... la fin semble d'ailleurs refléter l'atmosphère de déclin qu'incarne le film : le baroud d'honneur des mercenaires est loin d'être brillant (ce n'est pas Saïgon en 1975, mais ce n'est pas loin), et il ne reste plus que la vengeance désabusée pour satisfaire les frustrations de Richard Burton. A noter cependant la belle chanson de thème de Joan Armatrading.

 

La question qui tue maintenant: d'où vient le titre Les Oies Sauvages ? Le premier qui me donne la réponse gagne un exemplaire gratuit de 2ème Guerre Mondiale n°48.


 

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