Athènes, 332 av. J.-C. . Alors que la ville est sous la domination macédonienne, bien qu'Alexandre le Grand soit parti à la conquête de l'empire perse, le citoyen Boutadès est assassiné chez lui d'une flèche en travers de la gorge. Stéphanos, l'un des premiers citoyens à arriver sur les lieux, va devoir prendre la défense de son cousin Philémon, un proscrit accusé à tort de ce crime. Pris au dépourvu, Stéphanos a recours aux conseils éclairés de son mentor, le philosophe Aristote...
Margaret Doody est un professeur de littérature à l'université de Notre-Dame, dans l'Indiana, aux Etats-Unis. Elle a publié en 1978 Aristotle Detective, ce qui en fait une des pionnières du genre des enquêtes policières sous l'Antiquité, bien avant les romans de Steven Saylor sous la République romaine finissante, par exemple, un peu à l'image d'Ellis Peters avec Frère Cadfaël. Doody a eu envie d'écrire ce roman pour retranscrire en quelque sorte la Rhétorique d'Aristote.
Ce n'est peut-être pas la meilleure série Grands Détectives en ce qui concerne l'intrigue policière, en revanche l'atmosphère socio-culturelle de l'Athènes du IVème siècle est assez bien retranscrite. A noter que le quatrième de couverture mentionne la date de 322 : or les habitants d'Athènes apprennent la victoire d'Alexandre à Tyr au début du roman, et l'on entend parler plus loin de la bataille d'Issos, alors qu'Antipater est régent en l'absence d'Alexandre et que les Spartiates ne sont pas encore révoltés, ce qui nous place en fait dix ans plus tôt, en 332, et non en 322. On note aussi qu'il n'y a pas de postface de l'auteur à propos des sources utilisées, ni de lexique ou de présentation historique : or à un moment un marin athénien use de Neptune au lieu de Poséidon (!).
Bref, un volume qui se lit bien, sans plus.