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Los ! Hors-série n°2 (avril-mai 2013)

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Merci à Xavier pour cet envoi.

Le magazine dédié à la guerre navale des éditions Caraktère, Los !, s'est dotée d'un hors-série à l'image de ses grands frères. Ce numéro 2 reprend, pour une partie (complétée par le prochain numéro), le travail de l'historien italien Erminio Bagnasco, qui avait publié une sorte d'encyclopédie des sous-marins ayant servi durant la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage, traduit en anglais, attendait une traduction française. C'est visiblement à ce travail que s'est attelée la rédaction.

Mis à part le fait que la couverture, magnifique comme souvent dans ce magazine, fait indubitablement penser à la série de jeux PC Silent Hunter, dédiée à la guerre sous-marine, on apprécie dans cette première partie qui couvre le début de la guerre que les 7 plus grandes flottes de sous-marins du conflit soient abordées -y compris celle de l'URSS.

L'encyclopédie à proprement parler est précédée d'un lexique des termes essentiels, toujours pratique, et d'une double page rappelant les grands principes du torpillage par les sous-marins du conflit. Les 7 flottes sont ensuite présentées successivement plus ou moins selon le même modèle : rapide introduction présentant la doctrine et l'évolution de la flotte sous-marine entre les deux guerres mondiales, puis listing détaillé et commenté des classes de sous-marins de chaque nation, avec parfois quelques petits suppléments (encadré sur l'autogyre FA-330 embarqué sur les U-Boote type IX, par exemple, p.57).

Les pages d'introduction pour chaque pays sont sans doute les plus intéressantes car elles résument assez bien les choix réalisés en matière de sous-marins. L'Italie, marquée par l'influence de la Grande Guerre, opte pour une guerre plutôt statique en Méditerranée, où les proies marchands sont plus rares, l'adversaire habile dans la lutte ASM alors que les sous-marins italiens ne brillent pas forcément pas leur conception, d'où des pertes assez lourdes. Le Japon compte lui utiliser ses sous-marins pour harasser la flotte américaine avant la bataille décisive : d'où une conception triple autour d'un sous-marin océanique, d'un sous-marin d'escadre et d'un sous-marin pour défendre les eaux nationales. L'habitabilité des sous-marins japonais n'est pourtant pas bonne, de même que leur équipement embarqué, ce qui les rends vulnérables à la lutte ASM. En revanche, ils disposent d'excellentes torpilles. En Allemagne, les expérimentations menées durant l'entre-deux-guerres ne permettent pas de satisfaire les penseurs comme Dönitz qui compte déjà employer des sous-marins réduits pour attaquer le commerce ennemi en surface,avec des groupes de U-Boote. Ces tactiques ainsi que la production du sous-marin le mieux adapté, le type VII, ne sont vraiment mises en route qu'en 1941, moment où sont aussi corrigés les défauts initiaux des torpilles allemandes.


Ci-dessous, la courte introduction du jeu PC Silent Hunter, premier du nom, sorti en 1996 par SSI... ça date !

Côté allié, la France renouvelle largement sa flotte de sous-marins après la Grande Guerre : protection des routes maritimes et coloniales, attaque du commerce, mouillage des mines, et même un croiseur sous-marin unique en son genre, le Surcouf. Bien armés, rapides, puissants, les sous-marins français sont pourtant handicapés par un système lance-torpilles complexe, un temps de plongée trop long et un kiosque imposant. Les Britanniques ne peuvent que mener une guerre de patrouille contre les ports ou côtes adverses, qui a cependant son utilité comme en Méditerranée. Ils développent des sous-marins côtiers, océaniques et d'escadre, et les prototypes validés sont repris à la déclaration de guerre pour ne pas ralentir la production. L'URSS, après des débuts heurtés, aligne au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale la plus importante flotte de sous-marins, mais ceux-ci sont surtout des modèles côtiers, qui ne sont pourtant pas dépourvus de qualités. La formation des équipages reste pourtant en deçà de ce qui aurait pu être fait et, surtout, le conflit contre l'Allemagne n'incite pas à accorder la priorité aux sous-marins. D'où sans doute les résultats médiocres des engins soviétiques. Les Etats-Unis, en raison de la dispersion de leurs bases, développent de grands sous-marins océaniques. Malgré tout, le début du conflit voit un problème flagrant de fiabilité des torpilles, résolu bien tardivement. Les engins vastes et spacieux, confortables pour leurs équipages, préfigurent les classes qui assurent le succès contre les Japonais.

On a avec ce hors-série un excellent dictionnaire, en quelque sorte, des classes de sous-marins et des choix afférents des 7 pays présentés au début de la Seconde Guerre mondiale. Un outil fort utile pour un lecteur comme moi pas forcément passionné par la guerre sous-marine mais qui n'hésite pas à lire sur le sujet. Je regrette juste pour ma part que les pages d'introduction pour chaque nation ne soient pas un peu plus nombreuses, car les listes des classes de sous-marins, indispensables mais quelque peu monotones à la longue pendant la lecture, prennent l'essentiel du numéro. Davantage de texte ne serait peut-être pas mal pour compenser cet effet malheureusement incontournable dans un tel travail. En revanche les illustrations, profils et encadrés abondent, et on peut que s'en féliciter !

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