Le film raconte la bataille de la Sutjeska, dans le sud-est de la Bosnie, en mai-juin 1943. Les forces de l'Axe lancent, pour les historiens yougoslaves, la 5ème offensive (d'où le titre du film) pour tenter d'annihiler les partisans de Tito (après la quatrième offensive en janvier-mars 1943, qui a donné lieu à un autre film, La bataille de la Neretva, en 1969). Les partisans, comptant environ 20 000 hommes, sont encerclés par plus de 120 000 Allemands, Italiens, Bulgares et Croates. Pilonnés par l'aviation, les partisans arrivent pourtant à se frayer un passage à travers l'encerclement via la Sutjeska jusqu'à l'est de la Bosnie. Tito est blessé au bras pendant les combats ; un capitaine du SOE britannique, parachuté auprès des partisans pendant la bataille, est tué. L'exploit des partisans malgré leurs lourdes pertes (plus d'un tiers de l'effectif) renforce leur réputation au combat et leur amène de nouvelles recrues : pour les historiens yougoslaves, c'est un tournant qui prend une coloration particulière dans l'histoire nationale.
Le film appartient au genre du "film de partisans", très classique dans la Yougoslavie de Tito. Comme La bataille de la Neretva, il inclut des stars occidentales : Richard Burton, Irène Papas, mais on trouve aussi les acteurs allemands Anton Diffring, habité aux rôles de nazis, et Günther Meisner, lui aussi abonné aux rôles de méchants généraux allemands. Il a été réalisé pour le 30ème anniversaire de la bataille, sur les lieux mêmes de l'affrontement, alors "sanctuarisés" dans un parc national. Burton, qui est alors entre le faîte de sa carrière et l'amorce du déclin, accepte de jouer le rôle de Tito ; admirateur du chef partisan yougoslave, il s'est déjà fait remarqué par ses prises de position socialistes par le passé. Son séjour en Yougoslavie avec Elizabeth Taylor ne passera pas inaperçu. Irène Papas n'a qu'un rôle très limité, de même qu'Anton Diffring qui n'apparaît que dans une seule séquence. Günther Meisner est plus visible au cour du film.
La cinquième offensive s'intègre au discours du genre du "film de partisans". Tito est montré comme le promoteur du socialisme pendant la guerre. Il y a un discours intéressant, en revanche, sur la religion, avec le personnage du prêtre chez les partisans : il porte à la fois la croix et l'étoile rouge. Les dialogues du film tendent à vouloir incorporer la religion dans le socialisme yougoslave. De la même façon, la relation égalitaire entre Tito et ses partisans est soulignée, alors même que Burton, par sa présence, écrase le casting yougoslave. Le discours ne tient pas compte des différences ethniques chez les partisans. D'ailleurs, certains acteurs ne jouent pas forcément des personnages en accord avec leur origine. L'armée et l'aviation yougoslave ont fortement collaboré à la réalisation du film : on voit des P-47 qui figurent les avions allemands, et comme souvent, des matériels allemands d'époque qui sont ressortis pour l'occasion (Flakvierling, MG 42, canons de 105, etc). En soi le film n'est sans doute pas un des meilleurs du genre, mais certaines scènes valent tout de même le détour.