Deuxième -et dernier, ce qui est un avantage : une série en deux volumes- tome de l'histoire A l'ombre d'un convoi, inspiré de faits réels : l'attaque d'un train de déportés par des résistants belges en 1943.
L'histoire se concentre ici sur les Belges qui vont réaliser cette attaque inédite. Théo, dont le père Adolphe s'est suicidé dix ans après la fin de la Première Guerre mondiale, n'ayant pas supporté ce qu'il a vécu dans les tranchées, mène une vie insouciante comme pour défier l'ombre de son père. Ses amis Jacques et Saul militent au Parti Ouvrier Belge. Même l'invasion allemande de la Belgique ne sort pas Théo de sa torpeur : il flirte avec Olya, la Juive allemande réfugiée chez son coiffeur. C'est pourtant la déportation des Juifs belges puis étrangers qui va forcer Théo à s'engager de plein pied dans la résistance...
La série a une évidente finalité pédagogique, ainsi que le montre les p.14-15 et 34-35 consacrées respectivement aux agressions nazies précédant la Seconde Guerre mondiale et à la Shoah. Le deuxième tome est plus psychologique que le premier : le père de Théo a basculé dans le point de non-retour après un événement tragique que l'on découvre au fur et à mesure des flash-back ; Théo cherchera à ne pas devenir comme son père en tentant de sauver Olya... finalement, l'attaque du train elle-même devient épisodique, emportée par le reste du scénario. Une très bonne série en deux tomes seulement pour se replonger dans la déportation.