Toujours la même qualité au rendez-vous pour le deuxième tome de L'ambulance 13, bande dessinée inspirée d'un roman qui raconte le parcours de Louis-Charles Bouteloup, docteur sous-lieutenant de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale qui arrive sur le front à l'hiver 1915-1916.
La BD commence par ce personnage, Emilie, une prostituée amatrice de dessins dont on comprend qu'elle a un lien avec Bouteloup. L'introduction de la question politique sauve ce dernier du conseil de guerre après la trêve négociée avec les Allemands dans le premier tome pour ramasser les blessés, mais dresse encore un peu plus son père contre lui. Le personnage d'Emilie quant à lui permet d'évoquer la question de l'attente des femmes à l'arrière. La scène où Bouteloup, toujours avec l'aide de soeur Isabelle, soigne les blessés sous le feu d'une attaque allemande, constitue le paroxysme de l'album. Si les effets des tirs d'artillerie et les combats de manière générale sont bien rendus par le dessin, on note une petite faiblesse sur les combats au corps-à-corps (p.36-37) qui paraissent un peu moins vivants. Les scénaristes insistent comme dans le premier tome sur la fraternisation avec l'ennemi allemand (renforcée ici par l'appartenance au corps médical). Bouteloup atterrit ensuite à Verdun, auprès des 56ème et 59ème BCP de Driant, et le tome se termine sur le pilonnage précédant l'attaque du 21 février 1916.
Sous prétexte d'évoquer ce qui deviendra le Service de Santé des Armées (qui participe d'ailleurs à la réalisation), les auteurs réalisent au final ce qui est probablement l'une des meilleures séries récentes de BD sur le conflit.