Quatrième tome de la série uchronique Le Grand Jeu de J.-P. Pécau, Indochine poursuit l'histoire de cette Seconde Guerre mondiale au cours modifié, le tout emprunt de fantastique autour des expériences secrètes menées par les nazis.
Le tome 4 est surtout un tome de transition où il ne se passe à vrai dire pas grand chose, tout en étant bourré de références. La première étant le code "Gerboise rouge" de l'explosion nucléaire dans le Sahara français en 1946, qui correspond au 3ème essai nucléaire français en Algérie en 1960.
Le personnage de Jacques Bergier garantit que le fin mot du scénario se trouve dans les écrits du Matin des magiciens, avec ses imaginations sur l'ésotérisme et l'occultisme nazi. Le coup de force des ligues d'extrême-droite de Déat et Doriot a lieu le 6 février 1946 dans la BD, ce qui évidemment est tiré du 6 février 1934.
J.-P. Pécau glisse également dans son histoire Sartre, Navarre (le commandant en chef en Indochine au moment de Dien Bien Phu, de même que Robert Capa (mort en Indochine). L'introduction de ce nouvel espace amène aussi à croiser Hô Chi Minh et Giap. Le périple à Dien Bien Phu est l'occasion de mettre en scène Bigeard et, de manière plus étonnante, le fameux BMC (Bordel militaire de campagne) du camp retranché, parfaitement authentique.
En ce qui concerne l'histoire, pas grand chose à se mettre sous la dent. Le journaliste Nestor Serge est envoyé par Bergier en Indochine, les événements étranges se succèdent, sans que l'on en devine encore tous les tenants et les aboutissants. Espérons que le tome 5 soit un peu moins rempli de références et plus d'action.