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La victoire et la conquête imminente viennent de Dieu, épisode 2 – Wilayat al-Khayr

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L'Etat Islamique vient de publier une vidéo sur ses opérations récentes dans la province de Deir es-Zor, à l'est de la Syrie, au début du mois de septembre. Le front de Deir es-Zor a pendant longtemps été assez négligé, avant de connaître un regain d'intérêt depuis l'avènement de l'Etat Islamique en juin 2014 et sa poussée contre le régime syrien.

L'Etat Islamique a en effet chassé les autres rebelles (en particulier le front al-Nosra, qui y était bien implanté) de la ville de Deir es-Zor, et plus globalement de la province du même nom, dès le mois de juillet 2014, capitalisant sur ses succès en Irak. Pour la première fois dans la ville, l'EI et le régime syrien, qui jusque là s'étaient ignorés pour des raisons purement stratégiques, se retrouvent seuls face à face. Le régime cherche à conserver au moins le contrôle de l'aéroport militaire, au sud-est de la ville, qui reste sa seule base dans l'est du pays passé sous contrôle de l'EI. En outre, il s'accroche à Deir es-Zor qui est une capitale provinciale, et donc chargé d'un poids symbolique important. C'est pourquoi le régime y expédie dès septembre 2014 la 104ème brigade de la Garde Républicaine, unité d'élite, pour renforcer la défense de l'aéroport. Les différentes offensives de l'Etat Islamique depuis l'été 2014 n'ont pas réussi à emporter la place, notamment en raison du rôle de l'aviation du régime, qui peut intervenir à loisir contre les combattants de l'EI1. Devant alimenter plusieurs fronts simultanés en Syrie et en Irak, l'EI n'a manifestement pas pu engager des moyens suffisants pour mener un assaut massif de l'aéroport militaire de Deir es-Zor, principale position du régime.



La vidéo de l'Etat Islamique montre la dernière offensive en date contre l'aéroport de Deir es-Zor, lancée le 9 septembre dernier. L'Etat Islamique attaque au sud-est du périmètre de l'aéroport, sur la ligne de défense extérieure de ce dernier. Après quelques succès initiaux, l'assaut est finalement repoussé par la 137ème brigade d'artillerie de la 17ème division et la 104ème brigade de la Garde Républicaine du régime, l'aviation ayant joué un rôle certain, tandis que les deux camps auraient également employé des munitions chimiques.

Source : https://twitter.com/deSyracuse?lang=fr

https://twitter.com/PetoLucem?lang=fr (pro-régime).

Les lieux de l'action. L'aéroport de Deir es-Zor contrôlé par le régime est en couleur ; les 2 positions prises par l'EI sont au sud/sud-est (1 et 2).


La vidéo commence par une vue prise d'un drone, qui montre l'objectif visé : une position du régime dénommée « base d'un bataillon de missiles » sur Wikimapia, car abritant anciennement un bataillon de SA-6 Gainful. Curieusement ce bataillon est rattaché à la 137ème brigade alors qu'il devait faire partie des forces de défense antiaérienne...

Un drone de l'EI survole la "base de missiles" par le sud ; on reconnaît bien la position.



La propagande de l'EI met ensuite l'accent sur les combattants lisant le Coran avant la bataille. Un chef donne ses instructions à un groupe d'assaut avec AK-47 et RPG-7. Les hommes complètent leurs chargeurs d'AK. Le groupe d'assaut embarque ensuite dans au moins 2 pick-up. Il compte plusieurs dizaines d'hommes (de 30 à 40) avec également des mitrailleuses PK et comme on peut le voir aussi, un important ravitaillement en eau. Là encore, la caméra s'attarde sur la prière avant le combat.

Discours du chef.

On complète les chargeurs. L'homme au centre, vu de face, sera tué pendant l'assaut.

Embarquement dans les pick-up.


Les pick-up démarrent



Dans les tranchées, près du front. On note le RPG-7.


L'EI donne ensuite la parole aux deux kamikazes qui vont être utilisés pour l'attaque, deux Syriens. Le premier s'appelle Abu Ayman Al Shami, il est très jeune, un adolescent. Le deuxième, un peu plus âgé, a pour surnom Abu Al Khansa al Homsi.

Abu Ayman Al Shami, le très jeune kamikaze.

Abu Al Khansa al Homsi.


L'attaque commence non pas sur la position des missiles, mais sur un dépôt qui se trouve à moins d'un kilomètre à l'est. Un char de l'EI, un T-55, ouvre le feu sur cet objectif avec son canon de 100 mm. On peut d'ailleurs voir le chargeur introduire le premier obus. Le bombardement est également effectué par un mortier, plusieurs « canons de l'enfer » dont un de gros calibre, des lance-roquettes artisanaux expédiant des roquettes de 107 mm et enfin par un canon D-30 de 122 mm. Le pilonnage se fait probablement du côté sud du dépôt.

L'EI attaque d'abord un dépôt (Yard sur la carte ci-dessus) à l'est de la base.


T-55 de l'EI en position probablement au sud du dépôt.

Le T-55 a sa tourelle tournée vers la gauche.

Le chargeur introduit l'obus de 100 mm.

Discours d'un combattant de l'EI devant le T-55. Au "Takbir !", le char ouvre le feu.

Le T-55 tire.



"Canon de l'enfer".


Roquettes de 107 mm.

Canon D-30 de 122 mm.


On voit ensuite un chef donner ses consignes au groupe d'assaut. Les hommes sont dans des ravins à quelque distance du côté sud du dépôt, à environ 200 m du mur d'enceinte qui court sur le flanc sud de celui-ci. On peut d'ailleurs observer l'aqueduc qui est parallèle à la route qui se trouve à la pointe est du dépôt et qui part vers le sud-est. Les fantassins de l'EI tentent de sortir des ravins pour franchir les 200 mètres mais sont arrêtés par un feu nourri. AK-47, RPG-7, PK entrent en action, ainsi qu'un lance-roquettes M79 Osa. Les combattants progressent de part et d'autre de la route et de l'aqueduc. Le tir adverse fait plusieurs blessés, dont au moins un sérieux, que les hommes de l'EI doivent aller chercher sous le feu et qui est ensuite évacué par brancard. Un sniper de l'EI abat un combattant du régime à l'angle est du dépôt. Les hommes de l'EI progressent le long de l'aqueduc, mais les appareils du régime, décollant probablement de l'aéroport de Deir es-Zor, interviennent, et leurs frappes semblent assez précises, gênant la progression des fantassins de l'EI. Le mur d'enceinte est néanmoins atteint et les combattants commencent à tirer à l'AK à travers des trous pratiqués dans les murs. L'un des hommes fait tomber quelques parpaings ; derrière, un cadavre de combattant du régime et un autre déjà sérieusement blessé au visage et à l'épaule, qui est achevé d'une balle en pleine tête. On peut voir quelques autres corps d'hommes du régime sur les images suivantes, alors que les combattants de l'EI pénètrent dans le dépôt.

La prise du dépôt par l'EI, décomposée avec ce que l'on voit sur la vidéo.

Consignes avant l'assaut.


Le groupe d'assaut compte plusieurs dizaines d'hommes, avec abondance de RPG-7 et de roquettes.


A plate-ventre pendant l'approche.

Le dépôt, côté sud.


Tir à l'AK-47.

Mitrailleuse PK.

Lance-roquettes M79 Osa.





Le feu des défenseurs est intense. L'EI a ses premiers blessés en progressant le long de l'aqueduc parallèle à la route.



RPG-7.


Cet homme est blessé à la main gauche.




Un blessé sérieux est ramené sous le feu.


Puis évacué sur un brancard.

Un sniper de l'EI abat un défenseur à l'angle est.


La progression reprend en utilisant l'aqueduc comme bouclier.


Des combattants de l'EI sont déjà parvenus au mur.

En position derrière le mur, un combattant épaule son AK-47.

L'aviation du régime frappe entre l'aqueduc et le mur.




Derrière le mur, un mort du régime et un blessé, immédiatement abattu.





Les combattants pénètrent dans le dépôt.


Plusieurs autres corps de combattants du régime sont visibles.

Les deux kamikazes entrent alors en scène. Le plus jeune parle encore un peu, puis on peut voir les deux hommes s'étreindre. L'adolescent monte alors dans le char T-55 détourellé qui lui sert de véhicule suicide. L'explosion semble filmée depuis le dépôt pris précédemment. Le T-55 kamikaze, comme le BMP-1 qui le suit, est apparemment utilisé pour ouvrir la voie dans la « base de missiles », par l'est ou le sud. Les combattants de l'EI approchent de la base. On peut voir 6 fantassins du régime en train de s'enfuir : leurs adversaires leur tirent dessus, sans grand effet, sauf peut-être pour l'un d'entre eux. Dans la base, les combattants du régime préfèrent manifestement se replier. Un T-72 tire quelques obus, puis, bombardé par un mortier ou une autre arme de l'EI, se replie également, ainsi que ce qui semble être un ZSU 23/4. Les fantassins de l'EI pénètrent dans la base. Les hommes du régime ont manifestement laissé quelques pièges explosifs ou mines derrière eux, comme le montre la caméra. Le butin est maigre : un camion détruit, des caisses de munitions de 12,7 mm et 23 mm, probablement un technical armé d'un ZU-23, de nombreuses armes légères, des mitrailleuses PK/RPK, des RPG-7. En revanche, les combattants de l'EI s'emparent d'un ZSU 23/4 manifestement hors-service et d'un BMP-1 modifié pour porter un bitube ZU-23 à la place de son canon de 73 mm, et avec blindage additionnel, qui ressemble fortement à un autre déjà vu en janvier dernier.

Carte de l'assaut sur la base. Les flèches sont hypothétiques.


Abu Ayman Al Shami devant le T-55 détourellé qui sert de véhicule kamikaze.

Abu Ayman Al Shami et Abu Al Khansa al Homsi s'étreignent.


Abu Ayman Al Shami monte dans le T-55.

Tir de couverture avec mitrailleuse PK...

... et DSHK.

Explosion du T-55.




Le BMP-1 de Abu Al Khansa al Homsi.


Explosion du BMP-1 filmée depuis le dépôt.

Les hommes du régime s'enfuient.



Les combattants de l'EI les prennent pour cible.




Dans la base, c'est le repli général.


Un T-72 est en faction.


Il est pris pour cible et riposte.



Puis il se replie.


Un autre véhicule décampe (ZSU 23/4 ?).


Les combattants de l'EI sont dans la base.


Au sol (points rouges), piège explosif laissé par le régime.

Un camion détruit.



Munitions de 12,7 mm.


Un technical avec sans doute ZU-23 (l'homme regarde des munitions de 23 mm).

Mitrailleuse PK, RPK, AK-47...

RPG-7 à gauche.


Un ZSU 23/4 Shilka de prise.


Ce BMP-1 modifié pour embarquer un ZU-23 (ici absent) avec blindage additionnel ressemble fortement à un autre pris en janvier dernier.

La vidéo se termine sur l'hommage rendu à 2 tués pendant l'assaut : un des hommes qui chargeait son AK-47 avec des balles au début et le blessé du brancard, qui n'a pas survécu.





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