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Aurélien GABORIT, En pays dogon, Découvertes Gallimard/Hors-série, Paris, Gallimard, 2011

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Ce Découvertes/Hors-série Gallimard, avec pages dépliables, s'inspire de l'exposition du musée du quai Branly de 2011 consacrée aux Dogons, peuplade du Mali, qui s'étend de Mopti à la boucle du Niger jusqu'à la longue falaise de Bandiagara. La culture du mil, des oignons et la forge favorisent les échanges entre les Dogons et leurs voisins. L'identité dogon s'est construite depuis le XVème siècle : elle a été découverte par des missions ethnologiques dans le premier tiers du XXème siècle.

Les Dogons ont pour origine des populations animistes, fuyant l'islamisation et la guerre, qui s'installent entre les XIVème et XVIème siècles, comme les habitants de Djenné, qui quittent la ville prise par les Songhay en 1469. Les Tellem, qui vivent dans la région où arrivent ces populations depuis le XIème siècle, notamment dans des grottes, disparaissent progressivement, mais leur art influence les Dogons, notamment pour les statuettes cultuelles. Ceux-ci disposent d'une mythologie et d'une cosmogonie très élaborées. Le clan, le lignage, la famille sont au centre de l'identité dogon.

Les villages sont constitués de concessions, ensemble de petits bâtiments accolés qui regroupent la cellule familiale. La ginna est la maison du patriarche. La sculpture est très présente sur les bâtiments. Dans le culte, les masques et les costumes sont très importants chez les Dogons. Seuls les hommes portent les masques, qu'ils fabriquent eux-mêmes après être entrés dans la société des masques (Awa), ceux-ci représentant des éléments du mythe, des animaux, ou des archétypes. Le hogon, le plus vieil homme du village, fait figure de chef, de prêtre : il incarne la mémoire des ancêtres. Après sa désignation, il doit se retirer dans un endroit isolé, pour montrer sa disparition symbolique. Une fois revenu, il vit isolé dans sa concession, recevant les visiteurs. L'art pré-dogon, dès le XIIème siècle, montre qu'on maîtrisait déjà bien les techniques de forge. Les objets forgés ont souvent une valeur rituelle, sacrée. Comme souvent dans les sociétés d'agriculteurs en Afrique, les forgerons s'occupent aussi de la sculpture sur bois (sauf les masques).

La culture dogon a été découverte et popularisée par des chercheurs français dans la première moitié du XXème siècle. Le lieutenant Louis Desplagnes rapporte les premiers objets en 1905. La mission Dakar-Djibouti de Marcel Griaule (1931) réalise une étude approfondie de la société et de la culture dogon. D'autres missions complètent ces découvertes. Griaule a eu cette phrase fameuse : "Il ne s'agit pas de dire ce que nous pensons des arts noirs mais ce qu'en pensent les Noirs eux-mêmes [...] de respecter toujours la conscience que les hommes de tous les groupes ont de leur propre société".

Un livre idéal pour s'initier au sujet : les pages dépliables permettent de belles reproductions des objets de l'art dogon, abondamment commentées.



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