La bataille d'El Alamein est un film franco-italien traitant de cet affrontement décisif pour le cours de la guerre en Afrique du Nord. Il dépeint en particulier l'héroïsme de la division italienne de parachutistes Folgore, qui a participé à la bataille. Le casting met surtout en avant les acteurs anglo-saxons : Frederick Stafford (lieutenant Giorgio Borri), George Hilton (lieutenant Graham) et Michael Rennie (qui joue Monty).
Le film se dispense de préambule : on attaque d'entrée avec une colonne de Bersaglieris qui tente de se frayer un passage à travers un champ de mines, et qui est décimée par le feu précis des Britanniques, en dépit des efforts du sergent Claudio Borri (Enrico Maria Salerno). On voit ensuite Monty arriver au QG de la 8th Army pour remplacer Auchinleck pour insuffler un nouvel esprit au commandement, puis à la troupe. C'est un des rares moments vus du côté allié du film, qui se concentre sur l'Axe et en particulier sur les Italiens. Michael Rennie incarne assez bien Montgomery, grâce aussi à une bonne ressemblance physique. Robert Hossein en Rommel, en revanche, est un peu pâlichon, d'autant que l'époque perpétue encore le mythe d'un Rommel antinazi, flanqué d'un général nazi bon teint, fictif, pour avoir quand même un "méchant".
Tout le reste du film traite du parcours de la division Folgore, qui tient la ligne au sud du front à El Alamein. Le lieutenant Borri, frère du sergent, cherche à se couvrir de gloire, et finit par capturer un général britannique, mais au prix de lourdes pertes. Le film insiste également sur le fait que les Italiens se soucient davantage de l'alliance avec les Allemands, l'inverse étant moins vrai : le lieutenant Borri porte secours à un Allemand blessé lors d'une patrouille conjointe. Le film se termine sur la résistance désespérée de la Folgore pour couvrir le retrait allemand à El Alamein, où le lieutenant Borri finit par trouver la mort. La note finale porte sur le respect mutuel entre adversaires dans la guerre du désert, là encore, un lieu commun d'une certaine historiographie datée sur lequel on est en partie revenu depuis. La bataille d'El Alamein, malgré son manque de moyens et des matériels anachroniques (M113 côté britannique...), ressemble à certaines productions américaines de la même décennie, sans parvenir à se hisser véritablement à leur niveau toutefois.