1795. Depuis l'évasion spectaculaire de la famille royale hors de Paris, quatre ans plus tôt, la France est déchirée par la guerre civile. Marie-Antoinette, régente du royaume, est parvenue à lever une armée commandée par un mystérieux général, qui menace désormais Paris. Pour couper court au massacre, Danton échafaude un plan dont Vidocq va être, involontairement, le maître d'oeuvre...
Cette fois-ci, contrairement au précédent, le tome 11 est lui plutôt réussi. D'abord parce que l'uchronie est posée correctement, et dès le départ : la famille royale s'enfuit de Paris le 10 juin 1791, grâce à l'aide de Fersen. Louis XVI meurt durant l'échappée mais Marie-Antoinette survit et devient régente pour le petit Louis XVII. Une longue guerre civile s'installe qui penche progressivement en faveur des troupes royales.
Sur ce scénario uchronique se greffe l'histoire du volume : Danton, pour parvenir à une solution négociée, charge Vidocq de voler des biens précieux détenus par les révolutionnaires. Dans l'affaire est également partie prenante Talleyrand, que l'on retrouve dans le camp royal. Vidocq est poursuivi par Fouché, dans son rôle de policier, alors que Louis XVII a tout à craindre du comte d'Artois, qui espère bien l'évincer du trône (avec cette légende selon laquelle Louis XVII serait le fils de Fersen et non de Louis XVI). Et le général qui commande les armées de Marie-Antoinette est Bonaparte.
Au final, La nuit des tuileries fait probablement partie des meilleurs volumes de la série. Le scénario est cohérent, l'uchronie bien amenée, le dessin correspond à l'ambiance (le même dessinateur avait d'ailleurs oeuvré sur le doublon des tomes 3 et 4). On pourrait peut-être juste reprocher le manque de souffle de l'ensemble, qui se laisse bien porter, mais sans plus. Par ailleurs, il est certain qu'il faut bien connaître l'histoire de la Révolution française pour tout suivre.