Avec La parole des morts, Peter Tremayne livre un second recueil de nouvelles au sein du monde soeur Fidelma, avocate et religieuse irlandaise du VIIème siècle de notre ère. Il fait suite à De la ciguë pour les vêpres qui s'intercalait entre les 9ème et 10ème volumes de la série. Comme dans ce dernier, Fidelma enquête ici seule, sauf pour la dernière nouvelle où elle voyage en compagnie d'Eadulf, à Canterbury. Ici Tremayne a créé des nouvelles pour répondre à des demandes de lecteurs ou pour développer des thèmes particuliers. On retrouve des personnages récurrents, notamment Laisran de Durrow qui a conseillé à Fidelma d'entrer dans les ordres tout en poursuivant sa carrière d'avocate.
Ce second tome de nouvelles est peut-être un ton en-dessous du précédent. La première nouvelle, La parole des morts, qui donne son titre au volume, finit un peu en queue de poisson. On devine facilement la solution de celle intitulée "Le cadavre du jour saint" ou de "L'astrologue qui avait prédit sa fin". "La flétrissure" est peut-être la meilleure du volume, bien qu'elle ne soit pas des plus palpitantes. "La lune noire se lève" et "Comme un chien revenant" sont également de bonne facture. On trouve par contre assez aisément la solution pour "La banshee" et même pour "L'héritier présomptif". Une autre des meilleures nouvelles de l'ensemble est "Qui a volé le poisson". "Au loup !" et "Epines éparses", en revanche, se résolvent facilement. Dans "L'or la nuit", Tremayne, comme dans certains de ses romans, laisse un indice qui fournit la solution à qui est attentif. "Mort d'une idole" semble avoir en partie inspiré à l'auteur le tome suivant des enquêtes de Fidelma, que je commenterai prochainement. L'histoire du "Père nourricier" est particulièrement sordide. Le volume se termine sur "L'aigle perdue", une vraie/fausse enquête qui fait appel au mythe de l'aigle perdue de la IXème légion.
Au final, un second recueil de nouvelles aussi inégal que le premier, à l'image de la série, bien que Tremayne ait relevé la qualité des dernières enquêtes, depuis plusieurs tomes.