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Pas trop tôt ? Les enjeux de la livraison de missiles TOW aux rebelles syriens

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Le 1er avril 2014, une vidéo postée sur Youtube montre un groupe armé rebelle syrien utilisant un lance-missile antichar américain TOW. Une autre vidéo, datée du 5 avril, montre des combattants du groupe Harakat Hazm tirant au missile TOW sur un char installé dans une position fixe près du village de Heesh, au nord de la province d'Idlib1. La livraison de missiles TOW par les Etats-Unis marque un changement notable : jusqu'ici, Washington s'était montrée réticente à fournir aux insurgés des armes antichars et antiaériennes (missiles sol-air portables) performantes, de peur que ces armes ne tombent entre de mauvaises mains. Cette « première » survient alors que les Etats-Unis avaient annoncé, dès le mois de mars, leur intention de livrer, éventuellement, des armes plus sophistiquées à l'insurrection syrienne2.





Des missiles TOW pour l'insurrection syrienne... à petite dose


Les missiles TOW ont probablement été livrés, en réalité, depuis les stocks de l'Arabie Saoudite qui les a elle-même acquis des Américains. Selon certaines sources, ce seraient 50 lanceurs TOW qui auraient été fournis au groupe Harakat Hazm (!), un chiffre bien élevé qui correspond plutôt, sans doute, au nombre de missiles fournis (plus de 20 missiles selon une autre déclaration du groupe3), à titre d'essai. La version du TOW qui a été livrée est ancienne, filoguidée, alors que l'armée américaine utilise encore une version plus moderne du TOW à guidage infrarouge ; l'Iran a copié la version première sous le nom de Toophan. La copie iranienne a également été cédée au Hezbollah. Mais les forces pro-régime en Syrie n'ont manifestement pas utilisé ce matériel. Bien qu'encombrant, le système TOW est facile à utiliser et à entretenir, avec un pourcentage normalement très élevé de coups au but4. Le système Semi-Automatic Command to Line-Of-Sight (SACLOS) implique par contre que le tireur garde la cible en vue jusqu'à l'impact du missile. La version observée en Syrie, le TOW-2A, a été la première du système à être dotée de charges tandem, conçues pour pénétrer les blindages réactifs disposés sur les chars. Le TOW a une portée de 3,750 km et peut percer jusqu'à 900 mm de blindage. D'après les vidéos mises en ligne par les insurgés syriens, il apparaît que les missiles TOW présents sur place ont probablement été fabriqués entre 1990 et 1997, par Hugues Aircraft, compagnie rachetée ensuite par Raytheon qui produit les missiles TOW, ce qui confirme l'origine américaine des missiles5.





Le Pentagone avait approuvé la vente de 13 935 missiles TOW (pour un montant de 900 millions à 1 milliard de dollars) à l'Arabie Saoudite en décembre 20136, alors que la CIA développe en parallèle un programme d'entraînement et de ravitaillement de rebelles « triés sur le volet », tout en améliorant leur coordination avec les soutiens extérieurs. L'événement confirme en tout cas que les Etats-Unis revoient quelque peu leur stratégie : devant l'affrontement entre rebelles, contre l'EIIL, depuis le mois de janvier, devant un régime syrien qui s'est repris depuis le printemps dernier grâce à des soutiens extérieurs de plus en plus impliqués sur le terrain (Hezbollah, Iran), devant l'échec des négociations de Genève II et une Russie qui continue à fournir des armes à Bachar el-Assad sans discontinuer, Washington semble progressivement prendre une place importante dans la fourniture d'armes et la direction du soutien aux insurgés -répondant ainsi aux critiques de l'Arabie Saoudite depuis l'été 2013, et faisant pression sur d'autres pays du Golfe, comme le Qatar, pour que cesse le financement de formations rebelles djihadistes, en particulier7. La CIA chapeauterait un programme d'entraînement et d'encadrement des rebelles en Jordanie, à Amman. Pour éviter la déconvenue du printemps 2013, où les armes fournies via l'Arabie Saoudite depuis la Croatie avaient fini par atterrir entre les mains du front al-Nosra, les Américains auraient exigé du groupe Harakat Hazm de renvoyer les caisses de missiles tirés pour vérifier l'utilisation de chaque munition8. Pour accroître les capacités de l'insurrection, Ahmad Jarba, le président de la Coalition Nationale Syrienne, a encore récemment demandé aux Américains la livraison de lance-missiles sol-air portables pour éliminer la menace posée par l'aviation syrienne. Les Etats-Unis n'ont toujours pas acquiescé, même si certaines sources affirment que des SA-7, en provenance de Libye, seraient en train d'être acheminés sur le champ de bataille syrien9.

Image extraite de la première vidéo mise en ligne par Harakat Hazm, le 1er avril 2014.-Source : http://www.janes.com/images/assets/499/36499/1526028_-_main.jpg

Marquages américains sur un tube de missile TOW.-Source : http://www.armamentresearch.com/wp-content/uploads/2014/04/TOW_5.jpg


Au 9 mai 2014, ce sont en tout 9 groupes armés de l'insurrection qui ont publié images et vidéos montrant qu'ils utilisent ou possèdent le missile TOW10. La plupart utilisent le label « Armée Syrienne Libre » et reconnaissent l'autorité du Conseil Militaire Suprême. Jusqu'à présent, les missiles ont été utilisés dans cinq provinces : Idlib, Alep Homs, Deraa et Lattaquié. Harakat Hazm a été le premier groupe à dévoiler l'usage de missiles TOW. Les bataillons Ahmad Al-Abdo, qui se rattachent à l'ASL, opèrent dans la région du Qalamoun, entre Damas et le Liban. La 13ème division de l'ASL est située dans le sud de la province d'Idlib : elle poste ses premières vidéos de tir au missile TOW le 12 mai. La brigade Omari appartient au Front des Révolutionnaires Syriens de Jamal Maarouf, basé à Idlib, mais elle opère quant à elle au sud, dans la province de Deraa. La brigade Yarmouk de Zoubi, qui pilote la récente coalition baptisée Front Sud, combat également à Deraa. Liwa al-Aadiyat est la seule formation à se trouver dans la campagne de la province de Lattaquié (c'est une ancienne unité des brigades Ahfad al-Rasoul, voir plus loin) : ses combattants ont probablement été sélectionnés et entraînés au Qatar. Liwa Fursan Al-Haq utilise le « label » ASL et se trouve dans la province d'Idlib : elle a été fondée par le Qatar. Le 101ème groupe d'infanterie, une autre faction d'armée d'Idlib de l'ASL, possède 3 missiles TOW qui n'ont pas encore été utilisés. Enfin, l'assemblée Suqour Al-Jabal, entraînée au Qatar, dispose également de 9 missiles TOW.








Harakat Hazm : un groupe armé rebelle pas comme les autres ?


Les TOW livrés à Harakat Hazm l'auraient été le 6 mars, via un convoi de 7 véhicules venus de la province d'Hatay, en Turquie, et qui serait passé via le Front Islamique jusqu'à la province d'Idlib11. Abdullah Awda, le chef militaire du groupe armé Harakat Hazm qui a reçu les missiles TOW, a été choisi parce que sa formation est censée être « modérée »12, et en raison de sa discipline13. Harakat Hazm opère dans le nord de la province d'Idlib. Awda confirme par ailleurs que la livraison, qui s'est faite par l'intermédiaire des pays du Golfe, a bien reçu l'approbation des Etats-Unis. Awda est l'un des premiers officiers de l'armée syrienne à avoir fait défection en juin 2011. Il a combattu dans les rangs de Farouq al-Shamal14. Il plaide pour un Etat démocratique en Syrie et s'est forgé une réputation de combattant éprouvé et surtout d'honnêteté, ce qui contraste avec le tableau de pillards que l'on attribue souvent aux unités estampillées « Armée Syrienne Libre ». Awda s'est séparé du Front des Révolutionnaires Syriens de Jamal Maarouf, créé en décembre 2013, pour former Harakat Hazm en janvier 2014. Ce groupe compterait 5 000 combattants ; la solde, payée par les soutiens extérieurs, est de 100 dollars par mois. Awda précise aussi que 150 de ses hommes sont partis recevoir un entraînement au Qatar. Harakat Hazm ferait partie d'un ensemble de 6 groupes armés choisis par les Américains pour tester l'envoi des missiles TOW. Manifestement la fourniture des missiles a gonflé le recrutement du groupe15. Awda se revendique d'une ligne « nationaliste », sans affiliation politique ; son but est d'abord de renverser le régime de Bachar el-Assad, et selon lui, c'est au peuple syrien de décider ensuite ce qu'il veut. Mais s'il souhaite une démocratie, il veut également qu'elle s'inspire de l'islam. Par ailleurs, il explique qu'il n'a pas d'animosité particulière, pour l'instant, contre le front al-Nosra, dont l'objectif premier reste aussi de renverser le régime16.

Annonce officielle du groupe Harakat Hazm, dont on voit l'emblème sur le drapeau derrière le général Idriss, alors chef du Conseil Militaire Suprême, au centre.-Source : http://images.teinteresa.es/mundo/Harakat-Jazm-Movimiento-Firmeza_TINIMA20140428_0105_5.jpg


On peut s'étonner que ce soit un groupe relativement secondaire, limité à une région précise de la Syrie et ne faisant pas partie d'une coalition plus vaste, comme le Front des Révolutionnaires Syriens, qui ait reçu la première livraison de missiles TOW. Harakat Hazm a été créé officiellement le 25 janvier 2014, par fusion de 12 formations plus petites : Salim Idriss, alors encore le chef du Conseil Militaire Suprême, la structure créée en décembre 2012 pour répartir les armes fournies par les soutiens extérieurs et coordonner l'action des groupes armés, est venu en personne appuyer la naissance de cette formation, ce qui est plutôt rare (on verra pourquoi plus loin). Après l'éviction d'Idriss à la tête du Conseil Militaire Suprême le 16 février 2014, Harakat Hazm a continué discrètement à le soutenir17. Harakat Hazm est en fait le noyau de cette structure parallèle au Conseil Militaire Suprême qui rassemble les fidèles d'Idriss18. Par ailleurs, le groupe, en plus d'avoir reçu des lance-missiles antichars TOW, a également mis en ligne des vidéos où on le voit manipuler des lance-missiles sol-air portables SA-1619. Harakat Hazm s'est bâti, sur l'essentiel, à partir des survivants des défunts bataillons Farouq, une des formations les plus puissantes du « label » ASL jusqu'au début 201320, et qui s'est délitée depuis. Il comprend une division nord (provinces de Alep, Idlib et Hama) et une division Sud (provinces de Homs, Rif Dishmaq, ville de Damas, Deraa). Le groupe comprendrait des unités spécialisées : une manipulant les blindés de prise, une autre dite de forces spéciales, et même une unité anti-aérienne (avec SA-16, donc)21.




Pour comprendre pourquoi les Etats-Unis ont fait livrer des missiles TOW à Harakat Hazm, il faut revenir sur la réorganisation au sein de l'opposition extérieure et parmi les groupes armés rebelles depuis l'automne 2013.


Maarouf, Idriss, l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis : comment soutenir au mieux l'insurrection syrienne ?


Le Front des Révolutionnaires Syriens est né le 9 décembre 2013, par la réunion de 14 groupes armés22. Parmi ceux figuraient deux unités des bataillons Farouq, dont Farouq al-Shamal, celle qui a ensuite servi de noyau à Harakat Hazm. Au coeur de ce nouveau front, on trouve la brigade des Martyrs de Jamal Maarouf, qui a été pour un temps très puissante dans la province d'Idlib, grâce à l'appui saoudien. Mais, accusé de détourner l'aide pour son propre compte plutôt que de combattre le régime, Maarouf s'était vu plus ou moins couper les vivres par les Saoudiens au début 2013. Maarouf était aussi l'un des grands rivaux, dans la province, du groupe Suqour al-Sham, qui a rejoint en novembre 2013 une autre coalition nouvelle, le Front Islamique, devenue alors, sur le papier, la plus puissante de l'insurrection. Le Front des Révolutionnaires Syriens est considérable dans la province d'Idlib, mais il a la capacité de s'étendre au-delà. Il n'a pas vraiment de ligne idéologique claire, mais une cohérence plutôt géographique et un but négatif, à savoir la détestation des islamistes et en particulier de ceux du Front Islamique. Le Front des Révolutionnaires Syriens se revendique du Conseil Militaire Suprême d'Idriss et il est reconnu par la Coalition Nationale Syrienne quasiment immédiatement. Il est donc probablement formé pour redonner vie à la branche armée de l'opposition politique extérieure : sa création survient à peine trois jours après la capture, par le Front Islamique, des dépôts d'armes de Bab-el-Hawa, à la frontière turque. Or le Front Islamique prétend être intervenu à la demande d'Idriss, le chef du Conseil Militaire Suprême, qui a confirmé ensuite cette version -pour éviter que les dépôts ne soient saisis par un autre groupe, dont on n'est pas vraiment sûr de l'identité : était-ce l'EIIL, le front al-Nosra, ou bien, comme le prétendent certaines sources, le Front des Révolutionnaires Syriens lui-même23 ?

Un des emblèmes utilisés par le Front des Révolutionnaires Syriens.-Source : https://pbs.twimg.com/media/BbX1QZmCMAA11gw.png


Jamal Maarouf, le chef du Front des Révolutionnaires Syriens.-Source : http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/02857/Wintercross-Maarou_2857355b.jpg


A partir du 3 janvier 2014, le Front des Révolutionnaires Syriens est en pointe dans le combat contre l'EIIL, à Idlib, Hama, Alep, aux côtés de l'Armée des Moudjahidine24, une coalition formée le jour même et qui rassemble des islamistes très variés de la province d'Alep, motivés par la lutte anti-EIIL et une proximité géographique25. Le 16 février, le général Idriss est démis de la direction du Conseil Militaire Suprême et remplacé par le général AbdulIlah al-Bashir al-Noeimi, un officier qui a fait défection de l'armée syrienne en juillet 2012 et qui dirige le conseil militaire pour la province de Quneitra26. Quneitra, au sud-ouest de la Syrie, n'est pas parmi les fronts les plus importants pour les rebelles, mais une offensive de grande ampleur y prend place depuis le 1er février 2014, largement financée par les soutiens extérieurs de l'insurrection. Il s'agit aussi pour ces derniers de réorganiser les rebelles au sud du pays pour promouvoir les « modérés », en profitant de l'éclatement des brigades Ahfad al-Rasoul, un groupe assez important resté indépendant jusque là et financé par le Qatar27. Le nouveau Front Sud, créé à la mi-février 2014 par réunion d'une cinquantaine de factions armées, comprend ainsi la brigade Yarmouk de Zoubi, une des factions les plus puissantes de la province de Deraa, qui reconnaît le Conseil Militaire Suprême ; mais aussi des unités du Front des Révolutionnaires Syriens qui a absorbé des restes des brigades Ahfad al-Rasoul, comme la brigade Omari, une des premières unités au « label » ASL en 201128. Ce Front du Sud, à la ligne idéologique et à l'organisation peu élaborées, semble en réalité avoir été créé pour servir d'ombrelle de façade aux groupes qui ont bénéficié, au sud de la Syrie, d'un apport d'argent frais et de quelques armes (dont des missiles antichars) fournies par les Saoudiens et les Américains : ceux-ci ont probablement exigé, de fait, une « déclaration d'intention » pour confirmer que le soutien se destinait bien à des « modérés ».

Bashar al-Zoubi et le logo de la brigade Yarmouk.-Source : http://the-arab-chronicle.com/wp-content/uploads/2014/02/bashar-al-zoubi.png


Ahmad Jarba, le président de la Coalition Nationale Syrienne depuis novembre 2013.-Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/11/Sheikh_Ahmad_al-Assi_al-Jarba.jpg


Le général Idriss est donc victime d'une réorganisation à la fois de l'opposition politique extérieure, avec l'élection de Jarba comme président de la Coalition Nationale Syrienne en novembre 2013, et des groupes armés pouvant servir de base militaire à celle-ci, avec la formation du Front des Révolutionnaires Syriens, notamment, en décembre 2013 -le tout largement appuyé par l'Arabie Saoudite29. Mais la plupart des membres de l'état-major du Conseil Militaire Suprême ont pris parti pour Idriss contre cette manoeuvre. Une tentative de réconciliation entre les deux camps début mars 2014 échoue, Jarba recevant même trois coups en plein visage de la part de ses adversaires. Derrière la querelle de personnes, cet affrontement reflète peut-être aussi celui entre le Qatar et l'Arabie Saoudite. On a dit que Jarba, Mustafa, et Maarouf, le patron du Front des Révolutionnaires Syriens, étaient appuyés par les Saoudiens ; or Idriss a toujours été considéré comme proche du Qatar, où il se trouvait d'ailleurs quand est survenue l'annonce de son limogeage, le 16 février. Ceci dit, il semble plus vraisemblable que les considérations politiques proprement syriennes aient précipité cet affrontement30. Bashir, le remplaçant d'Idriss, assez « transparent » au début de la querelle, s'est depuis affirmé : il a été photographié à Alep aux côtés de la brigade al-Tawhid, du Front Islamique (qui a pourtant coupé les ponts officiellement avec l'ASL), et sur le front de Lattaquié, où une offensive a été lancée fin mars, mais là encore, le Conseil Militaire Suprême n'y a pas joué un grand rôle31. La Coalition Nationale Syrienne a désigné un nouvel état-major pour le Conseil Militaire Suprême et coordonne largement ses actions avec le Front des Révolutionnaires Syriens, qui passe maintenant pour la principale formation anti-djihadiste32 depuis janvier 201433. Le colonel Heitham Afeisi, l'adjoint d'al-Bahsir, est l'un des fondateurs du Front des Révolutionnaires Syriens. Celui-ci avait été outré qu'Idriss prenne la défense du Front Islamique au moment de la saisie des dépôts de Bab el-Hawa -des combats avaient éclaté entre le Front Islamique et le Front des Révolutionnaires Syriens, en décembre 2013, avant qu'une trêve ne soit conclue et que les deux coalitions participent au combat anti-EIIL en janvier 2014. C'est pourquoi Idriss aurait favorisé, en janvier 2014, la création de Harakat Hazm, vu comme un contrepoids au Front des Révolutionnaires Syriens soutenu par ses adversaires. L'éviction d'Idriss se serait faite sur forte pression de l'Arabie Saoudite et de ses protégés du Front des Révolutionnaires Syriens (Maarouf) et de la Coalition Nationale Syrienne (le président Jarba, le ministre de la Défense Mustafa). Le Front Islamique, et notamment Ahrar al-Sham, n'aurait pas approuvé le limogeage d'Idriss (sauf les brigades al-Haqq de Homs), et celui-ci aurait également été soutenu par les Américains34. Le soutien américain à Harakat Hazm, et dans une moindre mesure, donc, au Front des Révolutionnaires Syriens, doit aussi peut-être se lire à l'aune d'une volonté de contrer l'influence de l'Arabie Saoudite depuis septembre 2013. Il s'agit pour les Etats-Unis, également, de faire en sorte que les armes livrées ne tombent pas entre n'importe quelles mains (et de contrôler quelles armes sont livrées aux rebelles).


Pour en savoir plus :


Karen DeYoung, « Syrian opposition fighters obtain U.S.-made TOW antitank missiles », The Washington Post, 16 avril 2014.

Thomas Gibbons-Neff, « The Big Weapons that the U.S. May Be Secretly Supplying to the Syrian Rebels », The Daily Beast, 25 avril 2014.

Shane Harris, « Check Out the Syrian Rebels' Insane New Missile Launcher », Foreign Policy, 7 avril 2014.

Charles Lister, « Syrian insurgents acquire TOW missiles », IHS Jane's Defence Weekly, 7 avril 2014.

Charles Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.

Aron Lund, « The Non-State Militant Landscape in Syria », CTC Sentinel, August 2013, SPECIAL ISSUE. Vol 6 . Issue 8, p.23-28.

Aron Lund, « The Syria Revolutionaries’ Front », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 13 décembre 2013.

Aron Lund, « A Confused Situation in Northern Syria », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 décembre 2013.

Aron Lund, « Pushing Back Against the Islamic State of Iraq and the Levant: The Syria Revolutionaries’ Front and the Mujahideen Army », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 7 janvier 2014.

Aron Lund, « A Coup in the Supreme Military Council ? », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.

Aron Lund, « Syria’s Southern Spring Offensive », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.

Aron Lund, « Does the “Southern Front” Exist? », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 21 mars 2014.

Aron Lund, « The Free Syrian Armies: Institutional Split », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 25 mars 2014.

Aron Lund, « The Free Syrian Armies: Failed Reconciliation », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 26 mars 2014.

Aron Lund, « A New Free Syrian Army Leadership », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 4 avril 2014.

Terri Rupar, « Nine questions for the Syrian rebel commander entrusted with the first U.S. missiles of the war », The Washington Post, 28 avril 2014.

Liz Sly, « Syrian rebels who received first U.S. missiles of war see shipment as ‘an important first step’ », The Washington Post, 28 avril 2014. 

Jeffrey White, « Rebels Worth Supporting: Syria's Harakat Hazm », PolicyWatch 2244, The Washington Institute for Near East Policy, 28 avril 2014.

1Charles Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
2Shane Harris, « Check Out the Syrian Rebels' Insane New Missile Launcher », Foreign Policy, 7 avril 2014.
4Thomas Gibbons-Neff, « The Big Weapons that the U.S. May Be Secretly Supplying to the Syrian Rebels », The Daily Beast, 25 avril 2014.
6Charles Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
7Karen DeYoung, « Syrian opposition fighters obtain U.S.-made TOW antitank missiles », The Washington Post, 16 avril 2014.
11Charles Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
12Jeffrey White en fait une formation « modèle » pour la livraison d'armes à destination des insurgés syriens : Jeffrey White, « Rebels Worth Supporting: Syria's Harakat Hazm », PolicyWatch 2244, The Washington Institute for Near East Policy, 28 avril 2014.
13Avant de publier les vidéos de missiles TOW en action, Harakat Hazm avait participé à une offensive dans le sud de la province d'Idlib, et contribué à lever le siège du régime sur la ville de Khan Sheikhoun, située sur l'autoroute stratégique entre Damas et Alep : http://warontherocks.com/2014/04/is-this-the-first-hard-evidence-that-obama-has-started-arming-syrian-rebels/
14Pour Thomas Pierret, le fait que Awda soit un ancien membre des bataillons Farouq, qui avaient des liens étroits avec la Turquie, indiquerait que ce pays a joué un rôle dans le transfert des missiles ; Cf les commentaires ici : http://spioenkop.blogspot.fr/2014/04/a-new-weapon-on-syrian-battlefield-bgm.html
15 Liz Sly, « Syrian rebels who received first U.S. missiles of war see shipment as ‘an important first step’ », The Washington Post, 28 avril 2014.
16Terri Rupar, « Nine questions for the Syrian rebel commander entrusted with the first U.S. missiles of the war », The Washington Post, 28 avril 2014.
17Charles Lister, « Syrian insurgents acquire TOW missiles », IHS Jane's Defence Weekly, 7 avril 2014.
18Charles Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
20Aron Lund, « The Non-State Militant Landscape in Syria », CTC Sentinel, August 2013, SPECIAL ISSUE. Vol 6 . Issue 8, p.23-28.
21Jeffrey White, « Rebels Worth Supporting: Syria's Harakat Hazm », PolicyWatch 2244, The Washington Institute for Near East Policy, 28 avril 2014.
22Aron Lund, « The Syria Revolutionaries’ Front », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 13 décembre 2013.
23Aron Lund, « A Confused Situation in Northern Syria », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 décembre 2013.
24Sur cette formation, lire le billet d'Aron Lund : http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=55275
25Aron Lund, « Pushing Back Against the Islamic State of Iraq and the Levant: The Syria Revolutionaries’ Front and the Mujahideen Army », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 7 janvier 2014.
26Aron Lund, « A Coup in the Supreme Military Council ? », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.
27Aron Lund, « Syria’s Southern Spring Offensive », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.
28Aron Lund, « Does the “Southern Front” Exist? », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 21 mars 2014.
29Aron Lund, « The Free Syrian Armies: Institutional Split », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 25 mars 2014.
30Aron Lund, « The Free Syrian Armies: Failed Reconciliation », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 26 mars 2014.
32Dans ce documentaire de VICE où le journaliste Aris Roussinos évolue aux côtés d'une brigade du Front des Révolutionnaires Syriens à Darkoush, dans la province d'Idlib, au moment du combat contre l'EIIL, un combattant confirme le soutien américain. Les rebelles sont d'abord soumis à un test médical d'une semaine en Turquie, puis entraînés 3 semaines au Qatar, apparemment par groupes successifs de 100 hommes. L'entraînement consiste en une semaine de formation sur arme individuelle (AK-47) et deux semaines sur les armes lourdes (mitrailleuse, RPG, canon sans recul). Les armes sont ensuite fournies aux rebelles via le dépôt de Bab-el-Hawa, ainsi qu'un pick-up armé pour 10 combattants. Mais selon ce témoignage, les armes sont avant tout destinées au combat contre l'EIIL... voir à 7:30 : https://www.youtube.com/watch?v=9Cb3OURdl3g
33Aron Lund, « A New Free Syrian Army Leadership », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 4 avril 2014.
34Aron Lund, « A Coup in the Supreme Military Council ? », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.

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