Le
1er avril 2014, une vidéo postée sur Youtube montre un
groupe armé rebelle syrien utilisant un lance-missile antichar
américain TOW. Une autre vidéo, datée du 5 avril, montre des
combattants du groupe Harakat Hazm tirant au missile TOW sur un char
installé dans une position fixe près du village de Heesh, au nord
de la province d'Idlib1.
La livraison de missiles TOW par les Etats-Unis marque un changement
notable : jusqu'ici, Washington s'était montrée réticente à
fournir aux insurgés des armes antichars et antiaériennes (missiles
sol-air portables) performantes, de peur que ces armes ne tombent
entre de mauvaises mains. Cette « première »
survient alors que les Etats-Unis avaient annoncé, dès le mois de
mars, leur intention de livrer, éventuellement, des armes plus
sophistiquées à l'insurrection syrienne2.
Des
missiles TOW pour l'insurrection syrienne... à petite dose
Les
missiles TOW ont probablement été livrés, en réalité, depuis les
stocks de l'Arabie Saoudite qui les a elle-même acquis des
Américains. Selon certaines sources, ce seraient 50 lanceurs TOW qui
auraient été fournis au groupe Harakat Hazm (!), un chiffre bien
élevé qui correspond plutôt, sans doute, au nombre de missiles
fournis (plus de 20 missiles selon une autre déclaration du
groupe3),
à titre d'essai. La version du TOW qui a été livrée est ancienne,
filoguidée, alors que l'armée américaine utilise encore une
version plus moderne du TOW à guidage infrarouge ; l'Iran a
copié la version première sous le nom de Toophan. La copie
iranienne a également été cédée au Hezbollah. Mais les forces
pro-régime en Syrie n'ont manifestement pas utilisé ce matériel.
Bien qu'encombrant, le système TOW est facile à utiliser et à
entretenir, avec un pourcentage normalement très élevé de coups au
but4.
Le système Semi-Automatic Command to Line-Of-Sight (SACLOS)
implique par contre que le tireur garde la cible en vue jusqu'à
l'impact du missile. La version observée en Syrie, le TOW-2A, a été
la première du système à être dotée de charges tandem, conçues
pour pénétrer les blindages réactifs disposés sur les chars. Le
TOW a une portée de 3,750 km et peut percer jusqu'à 900 mm de
blindage. D'après les vidéos mises en ligne par les insurgés
syriens, il apparaît que les missiles TOW présents sur place ont
probablement été fabriqués entre 1990 et 1997, par Hugues
Aircraft, compagnie rachetée ensuite par Raytheon qui produit les
missiles TOW, ce qui confirme l'origine américaine des missiles5.
Le
Pentagone avait approuvé la vente de 13 935 missiles TOW (pour un
montant de 900 millions à 1 milliard de dollars) à l'Arabie
Saoudite en décembre 20136,
alors que la CIA développe en parallèle un programme d'entraînement
et de ravitaillement de rebelles « triés sur le volet »,
tout en améliorant leur coordination avec les soutiens extérieurs.
L'événement confirme en tout cas que les Etats-Unis revoient
quelque peu leur stratégie : devant l'affrontement entre
rebelles, contre l'EIIL, depuis le mois de janvier, devant un régime
syrien qui s'est repris depuis le printemps dernier grâce à des
soutiens extérieurs de plus en plus impliqués sur le terrain
(Hezbollah, Iran), devant l'échec des négociations de Genève II et
une Russie qui continue à fournir des armes à Bachar el-Assad sans
discontinuer, Washington semble progressivement prendre une place
importante dans la fourniture d'armes et la direction du soutien aux
insurgés -répondant ainsi aux critiques de l'Arabie Saoudite depuis
l'été 2013, et faisant pression sur d'autres pays du Golfe, comme
le Qatar, pour que cesse le financement de formations rebelles
djihadistes, en particulier7.
La CIA chapeauterait un programme d'entraînement et d'encadrement
des rebelles en Jordanie, à Amman. Pour éviter la déconvenue du
printemps 2013, où les armes fournies via l'Arabie Saoudite depuis
la Croatie avaient fini par atterrir entre les mains du front
al-Nosra, les Américains auraient exigé du groupe Harakat Hazm de
renvoyer les caisses de missiles tirés pour vérifier l'utilisation
de chaque munition8.
Pour accroître les capacités de l'insurrection, Ahmad Jarba, le
président de la Coalition Nationale Syrienne, a encore récemment
demandé aux Américains la livraison de lance-missiles sol-air
portables pour éliminer la menace posée par l'aviation syrienne.
Les Etats-Unis n'ont toujours pas acquiescé, même si certaines
sources affirment que des SA-7, en provenance de Libye, seraient en
train d'être acheminés sur le champ de bataille syrien9.
Image extraite de la première vidéo mise en ligne par Harakat Hazm, le 1er avril 2014.-Source : http://www.janes.com/images/assets/499/36499/1526028_-_main.jpg |
Marquages américains sur un tube de missile TOW.-Source : http://www.armamentresearch.com/wp-content/uploads/2014/04/TOW_5.jpg |
Au
9 mai 2014, ce sont en tout 9 groupes armés de l'insurrection qui
ont publié images et vidéos montrant qu'ils utilisent ou possèdent
le missile TOW10.
La plupart utilisent le label « Armée Syrienne Libre »
et reconnaissent l'autorité du Conseil Militaire Suprême. Jusqu'à
présent, les missiles ont été utilisés dans cinq provinces :
Idlib, Alep Homs, Deraa et Lattaquié. Harakat Hazm a été le premier
groupe à dévoiler l'usage de missiles TOW. Les bataillons Ahmad
Al-Abdo, qui se rattachent à l'ASL, opèrent dans la région du
Qalamoun, entre Damas et le Liban. La 13ème division de l'ASL est
située dans le sud de la province d'Idlib : elle poste ses premières vidéos de tir au missile TOW le 12 mai. La brigade Omari
appartient au Front des Révolutionnaires Syriens de Jamal Maarouf,
basé à Idlib, mais elle opère quant à elle au sud, dans la
province de Deraa. La brigade Yarmouk de Zoubi, qui pilote la récente
coalition baptisée Front Sud, combat également à Deraa. Liwa
al-Aadiyat est la seule formation à se trouver dans la campagne de
la province de Lattaquié (c'est
une ancienne unité des brigades Ahfad al-Rasoul, voir plus loin) : ses combattants ont probablement été
sélectionnés et entraînés au Qatar. Liwa Fursan Al-Haq utilise le
« label » ASL et se trouve dans la province
d'Idlib : elle a été fondée par le Qatar. Le 101ème groupe
d'infanterie, une autre faction d'armée d'Idlib de l'ASL, possède 3
missiles TOW qui n'ont pas encore été utilisés. Enfin, l'assemblée
Suqour Al-Jabal, entraînée au Qatar, dispose également de 9
missiles TOW.
Harakat
Hazm : un groupe armé rebelle pas comme les autres ?
Les
TOW livrés à Harakat Hazm l'auraient été le 6 mars, via un convoi
de 7 véhicules venus de la province d'Hatay, en Turquie, et qui
serait passé via le Front Islamique jusqu'à la province d'Idlib11.
Abdullah Awda, le chef militaire du groupe armé Harakat Hazm qui a
reçu les missiles TOW, a été choisi parce que sa formation est
censée être « modérée »12,
et en raison de sa discipline13.
Harakat Hazm opère dans le nord de la province d'Idlib. Awda
confirme par ailleurs que la livraison, qui s'est faite par
l'intermédiaire des pays du Golfe, a bien reçu l'approbation des
Etats-Unis. Awda est l'un des premiers officiers de l'armée syrienne
à avoir fait défection en juin 2011. Il a combattu dans les rangs
de Farouq al-Shamal14.
Il plaide pour un Etat démocratique en Syrie et s'est forgé une
réputation de combattant éprouvé et surtout d'honnêteté, ce qui
contraste avec le tableau de pillards que l'on attribue souvent aux
unités estampillées « Armée Syrienne Libre ».
Awda s'est séparé du Front des Révolutionnaires Syriens de Jamal
Maarouf, créé en décembre 2013, pour former Harakat Hazm en
janvier 2014. Ce groupe compterait 5 000 combattants ; la solde,
payée par les soutiens extérieurs, est de 100 dollars par mois.
Awda précise aussi que 150 de ses hommes sont partis recevoir un
entraînement au Qatar. Harakat Hazm ferait partie d'un ensemble de 6
groupes armés choisis par les Américains pour tester l'envoi des
missiles TOW. Manifestement la fourniture des missiles a gonflé le
recrutement du groupe15.
Awda se revendique d'une ligne « nationaliste »,
sans affiliation politique ; son but est d'abord de renverser le
régime de Bachar el-Assad, et selon lui, c'est au peuple syrien de
décider ensuite ce qu'il veut. Mais s'il souhaite une démocratie,
il veut également qu'elle s'inspire de l'islam. Par ailleurs, il
explique qu'il n'a pas d'animosité particulière, pour l'instant,
contre le front al-Nosra, dont l'objectif premier reste aussi de
renverser le régime16.
On
peut s'étonner que ce soit un groupe relativement secondaire, limité
à une région précise de la Syrie et ne faisant pas partie d'une
coalition plus vaste, comme le Front des Révolutionnaires Syriens,
qui ait reçu la première livraison de missiles TOW. Harakat Hazm a
été créé officiellement le 25 janvier 2014, par fusion de 12
formations plus petites : Salim Idriss, alors encore le chef du
Conseil Militaire Suprême, la structure créée en décembre 2012
pour répartir les armes fournies par les soutiens extérieurs et
coordonner l'action des groupes armés, est venu en personne appuyer
la naissance de cette formation, ce qui est plutôt rare (on verra
pourquoi plus loin). Après l'éviction d'Idriss à la tête du
Conseil Militaire Suprême le 16 février 2014, Harakat Hazm a
continué discrètement à le soutenir17.
Harakat Hazm est en fait le noyau de cette structure parallèle au
Conseil Militaire Suprême qui rassemble les fidèles d'Idriss18.
Par ailleurs, le groupe, en plus d'avoir reçu des lance-missiles
antichars TOW, a également mis en ligne des vidéos où on le voit
manipuler des lance-missiles sol-air portables SA-1619.
Harakat Hazm s'est bâti, sur l'essentiel, à partir des survivants
des défunts bataillons Farouq, une des formations les plus
puissantes du « label » ASL jusqu'au début 201320,
et qui s'est délitée depuis. Il comprend une division nord
(provinces de Alep, Idlib et Hama) et une division Sud (provinces de
Homs, Rif Dishmaq, ville de Damas, Deraa). Le groupe comprendrait des
unités spécialisées : une manipulant les blindés de prise,
une autre dite de forces spéciales, et même une unité
anti-aérienne (avec SA-16, donc)21.
Pour
comprendre pourquoi les Etats-Unis ont fait livrer des missiles TOW à
Harakat Hazm, il faut revenir sur la réorganisation au sein de
l'opposition extérieure et parmi les groupes armés rebelles depuis
l'automne 2013.
Maarouf,
Idriss, l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis : comment soutenir au
mieux l'insurrection syrienne ?
Le
Front des Révolutionnaires Syriens est né le 9 décembre 2013, par
la réunion de 14 groupes armés22.
Parmi ceux figuraient deux unités des bataillons Farouq, dont Farouq
al-Shamal, celle qui a ensuite servi de noyau à Harakat Hazm. Au
coeur de ce nouveau front, on trouve la brigade des Martyrs de Jamal
Maarouf, qui a été pour un temps très puissante dans la province
d'Idlib, grâce à l'appui saoudien. Mais, accusé de détourner
l'aide pour son propre compte plutôt que de combattre le régime,
Maarouf s'était vu plus ou moins couper les vivres par les Saoudiens
au début 2013. Maarouf était aussi l'un des grands rivaux, dans la
province, du groupe Suqour al-Sham, qui a rejoint en novembre 2013
une autre coalition nouvelle, le Front Islamique, devenue alors, sur
le papier, la plus puissante de l'insurrection. Le Front des
Révolutionnaires Syriens est considérable dans la province d'Idlib,
mais il a la capacité de s'étendre au-delà. Il n'a pas vraiment de
ligne idéologique claire, mais une cohérence plutôt géographique
et un but négatif, à savoir la détestation des islamistes et en
particulier de ceux du Front Islamique. Le Front des Révolutionnaires
Syriens se revendique du Conseil Militaire Suprême d'Idriss et il
est reconnu par la Coalition Nationale Syrienne quasiment
immédiatement. Il est donc probablement formé pour redonner vie à
la branche armée de l'opposition politique extérieure : sa
création survient à peine trois jours après la capture, par le
Front Islamique, des dépôts d'armes de Bab-el-Hawa, à la frontière
turque. Or le Front Islamique prétend être intervenu à la demande
d'Idriss, le chef du Conseil Militaire Suprême, qui a confirmé
ensuite cette version -pour éviter que les dépôts ne soient saisis
par un autre groupe, dont on n'est pas vraiment sûr de l'identité :
était-ce l'EIIL, le front al-Nosra, ou bien, comme le prétendent
certaines sources, le Front des Révolutionnaires Syriens lui-même23 ?
Un des emblèmes utilisés par le Front des Révolutionnaires Syriens.-Source : https://pbs.twimg.com/media/BbX1QZmCMAA11gw.png |
Jamal Maarouf, le chef du Front des Révolutionnaires Syriens.-Source : http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/02857/Wintercross-Maarou_2857355b.jpg |
A
partir du 3 janvier 2014, le Front des Révolutionnaires Syriens est
en pointe dans le combat contre l'EIIL, à Idlib, Hama, Alep, aux
côtés de l'Armée des Moudjahidine24,
une coalition formée le jour même et qui rassemble des islamistes
très variés de la province d'Alep, motivés par la lutte anti-EIIL
et une proximité géographique25.
Le 16 février, le général Idriss est démis de la direction du
Conseil Militaire Suprême et remplacé par le général AbdulIlah
al-Bashir al-Noeimi, un officier qui a fait défection de l'armée
syrienne en juillet 2012 et qui dirige le conseil militaire pour la
province de Quneitra26.
Quneitra, au sud-ouest de la Syrie, n'est pas parmi les fronts les
plus importants pour les rebelles, mais une offensive de grande
ampleur y prend place depuis le 1er février 2014, largement financée
par les soutiens extérieurs de l'insurrection. Il s'agit aussi pour
ces derniers de réorganiser les rebelles au sud du pays pour
promouvoir les « modérés », en profitant de
l'éclatement des brigades Ahfad al-Rasoul, un groupe assez important
resté indépendant jusque là et financé par le Qatar27.
Le nouveau Front Sud, créé à la mi-février 2014 par réunion
d'une cinquantaine de factions armées, comprend ainsi la brigade
Yarmouk de Zoubi, une des factions les plus puissantes de la province
de Deraa, qui reconnaît le Conseil Militaire Suprême ; mais
aussi des unités du Front des Révolutionnaires Syriens qui a
absorbé des restes des brigades Ahfad al-Rasoul, comme la brigade
Omari, une des premières unités au « label » ASL
en 201128.
Ce Front du Sud, à la ligne idéologique et à l'organisation peu
élaborées, semble en réalité avoir été créé pour servir
d'ombrelle de façade aux groupes qui ont bénéficié, au sud de la
Syrie, d'un apport d'argent frais et de quelques armes (dont des
missiles antichars) fournies par les Saoudiens et les Américains :
ceux-ci ont probablement exigé, de fait, une « déclaration
d'intention » pour confirmer que le soutien se destinait
bien à des « modérés ».
Bashar al-Zoubi et le logo de la brigade Yarmouk.-Source : http://the-arab-chronicle.com/wp-content/uploads/2014/02/bashar-al-zoubi.png |
Ahmad Jarba, le président de la Coalition Nationale Syrienne depuis novembre 2013.-Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/11/Sheikh_Ahmad_al-Assi_al-Jarba.jpg |
Le
général Idriss est donc victime d'une réorganisation à la fois de
l'opposition politique extérieure, avec l'élection de Jarba comme
président de la Coalition Nationale Syrienne en novembre 2013, et
des groupes armés pouvant servir de base militaire à celle-ci, avec
la formation du Front des Révolutionnaires Syriens, notamment, en
décembre 2013 -le tout largement appuyé par l'Arabie Saoudite29.
Mais la plupart des membres de l'état-major du Conseil Militaire
Suprême ont pris parti pour Idriss contre cette manoeuvre. Une
tentative de réconciliation entre les deux camps début mars 2014
échoue, Jarba recevant même trois coups en plein visage de la part
de ses adversaires. Derrière la querelle de personnes, cet
affrontement reflète peut-être aussi celui entre le Qatar et
l'Arabie Saoudite. On a dit que Jarba, Mustafa, et Maarouf, le patron
du Front des Révolutionnaires Syriens, étaient appuyés par les
Saoudiens ; or Idriss a toujours été considéré comme proche
du Qatar, où il se trouvait d'ailleurs quand est survenue l'annonce
de son limogeage, le 16 février. Ceci dit, il semble plus
vraisemblable que les considérations politiques proprement syriennes
aient précipité cet affrontement30.
Bashir, le remplaçant d'Idriss, assez « transparent »
au début de la querelle, s'est depuis affirmé : il a été
photographié à Alep aux côtés de la brigade al-Tawhid, du Front
Islamique (qui a pourtant coupé les ponts officiellement avec
l'ASL), et sur le front de Lattaquié, où une offensive a été
lancée fin mars, mais là encore, le Conseil Militaire Suprême n'y
a pas joué un grand rôle31.
La Coalition Nationale Syrienne a désigné un nouvel état-major
pour le Conseil Militaire Suprême et coordonne largement ses actions
avec le Front des Révolutionnaires Syriens, qui passe maintenant
pour la principale formation anti-djihadiste32
depuis janvier 201433.
Le colonel Heitham Afeisi, l'adjoint d'al-Bahsir, est l'un des
fondateurs du Front des Révolutionnaires Syriens. Celui-ci avait été
outré qu'Idriss prenne la défense du Front Islamique au moment de
la saisie des dépôts de Bab el-Hawa -des combats avaient éclaté
entre le Front Islamique et le Front des Révolutionnaires Syriens,
en décembre 2013, avant qu'une trêve ne soit conclue et que les
deux coalitions participent au combat anti-EIIL en janvier 2014.
C'est pourquoi Idriss aurait favorisé, en janvier 2014, la création
de Harakat Hazm, vu comme un contrepoids au Front des
Révolutionnaires Syriens soutenu par ses adversaires. L'éviction
d'Idriss se serait faite sur forte pression de l'Arabie Saoudite et
de ses protégés du Front des Révolutionnaires Syriens (Maarouf) et
de la Coalition Nationale Syrienne (le président Jarba, le ministre
de la Défense Mustafa). Le Front Islamique, et notamment Ahrar
al-Sham, n'aurait pas approuvé le limogeage d'Idriss (sauf les
brigades al-Haqq de Homs), et celui-ci aurait également été
soutenu par les Américains34.
Le soutien américain à Harakat Hazm, et dans une moindre mesure,
donc, au Front des Révolutionnaires Syriens, doit aussi peut-être
se lire à l'aune d'une volonté de contrer l'influence de l'Arabie
Saoudite depuis septembre 2013. Il s'agit pour les Etats-Unis,
également, de faire en sorte que les armes livrées ne tombent pas
entre n'importe quelles mains (et de contrôler quelles armes sont
livrées aux rebelles).
Pour
en savoir plus :
Karen
DeYoung, « Syrian opposition fighters obtain U.S.-made TOW
antitank missiles », The Washington Post, 16 avril 2014.
Thomas
Gibbons-Neff, « The Big Weapons that the U.S. May Be Secretly
Supplying to the Syrian Rebels », The Daily Beast, 25
avril 2014.
Shane
Harris, « Check Out the Syrian Rebels' Insane New Missile
Launcher », Foreign Policy, 7 avril 2014.
Charles
Lister, « Syrian insurgents acquire TOW missiles », IHS
Jane's Defence Weekly, 7 avril 2014.
Charles
Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel
Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
Aron
Lund, « The Non-State Militant Landscape in Syria »,
CTC Sentinel, August 2013, SPECIAL ISSUE. Vol 6 . Issue 8,
p.23-28.
Aron
Lund, « The Syria Revolutionaries’ Front », Syria in
Crisis/Carnegie Middle East Center, 13 décembre 2013.
Aron
Lund, « A Confused Situation in Northern Syria », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 décembre 2013.
Aron
Lund, « Pushing Back Against the Islamic State of Iraq and the
Levant: The Syria Revolutionaries’ Front and the Mujahideen Army »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 7 janvier 2014.
Aron
Lund, « A Coup in the Supreme Military Council ? »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.
Aron
Lund, « Syria’s Southern Spring Offensive », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.
Aron
Lund, « Does the “Southern Front” Exist? », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 21 mars 2014.
Aron
Lund, « The Free Syrian Armies: Institutional Split »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 25 mars 2014.
Aron
Lund, « The Free Syrian Armies: Failed Reconciliation »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 26 mars 2014.
Aron
Lund, « A New Free Syrian Army Leadership », Syria in
Crisis/Carnegie Middle East Center, 4 avril 2014.
Terri
Rupar, « Nine questions for the Syrian rebel commander
entrusted with the first U.S. missiles of the war », The
Washington Post, 28 avril 2014.
Liz
Sly, « Syrian rebels who received first U.S. missiles of war
see shipment as ‘an important first step’ », The
Washington Post, 28 avril 2014.
Jeffrey White, « Rebels Worth Supporting: Syria's Harakat Hazm », PolicyWatch 2244, The Washington Institute for Near East Policy, 28 avril 2014.
1Charles
Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel
Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
2Shane
Harris, « Check Out the Syrian Rebels' Insane New Missile
Launcher », Foreign Policy, 7 avril 2014.
4Thomas
Gibbons-Neff, « The Big Weapons that the U.S. May Be Secretly
Supplying to the Syrian Rebels », The Daily Beast, 25
avril 2014.
6Charles
Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel
Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
7Karen
DeYoung, « Syrian opposition fighters obtain U.S.-made TOW
antitank missiles », The Washington Post, 16 avril
2014.
11Charles
Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel
Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
12Jeffrey
White en fait une formation « modèle » pour la
livraison d'armes à destination des insurgés syriens :
Jeffrey White, « Rebels Worth Supporting: Syria's Harakat
Hazm », PolicyWatch 2244, The Washington Institute for Near
East Policy, 28 avril 2014.
13Avant
de publier les vidéos de missiles TOW en action, Harakat Hazm avait
participé à une offensive dans le sud de la province d'Idlib, et
contribué à lever le siège du régime sur la ville de Khan
Sheikhoun, située sur l'autoroute stratégique entre Damas et
Alep :
http://warontherocks.com/2014/04/is-this-the-first-hard-evidence-that-obama-has-started-arming-syrian-rebels/
14Pour
Thomas Pierret, le fait que Awda soit un ancien membre des
bataillons Farouq, qui avaient des liens étroits avec la Turquie,
indiquerait que ce pays a joué un rôle dans le transfert des
missiles ; Cf les commentaires ici :
http://spioenkop.blogspot.fr/2014/04/a-new-weapon-on-syrian-battlefield-bgm.html
15
Liz Sly, « Syrian rebels who received first U.S. missiles of
war see shipment as ‘an important first step’ », The
Washington Post, 28 avril 2014.
16Terri
Rupar, « Nine questions for the Syrian rebel commander
entrusted with the first U.S. missiles of the war », The
Washington Post, 28 avril 2014.
17Charles
Lister, « Syrian insurgents acquire TOW missiles »,
IHS Jane's Defence Weekly, 7 avril 2014.
18Charles
Lister, « American Anti-Tank Weapons Appear in Syrian Rebel
Hands (Updated) », The Huffington Post, 9 avril 2014.
20Aron
Lund, « The Non-State Militant Landscape in Syria », CTC
Sentinel, August 2013, SPECIAL ISSUE. Vol 6 . Issue 8, p.23-28.
21Jeffrey
White, « Rebels Worth Supporting: Syria's Harakat Hazm »,
PolicyWatch 2244, The Washington Institute for Near East Policy,
28 avril 2014.
22Aron
Lund, « The Syria Revolutionaries’ Front », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 13 décembre 2013.
23Aron
Lund, « A Confused Situation in Northern Syria », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 décembre 2013.
24Sur
cette formation, lire le billet d'Aron Lund :
http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=55275
25Aron
Lund, « Pushing Back Against the Islamic State of Iraq and the
Levant: The Syria Revolutionaries’ Front and the Mujahideen
Army », Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 7
janvier 2014.
26Aron
Lund, « A Coup in the Supreme Military Council ? »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février
2014.
27Aron
Lund, « Syria’s Southern Spring Offensive », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février 2014.
28Aron
Lund, « Does the “Southern Front” Exist? », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 21 mars 2014.
29Aron
Lund, « The Free Syrian Armies: Institutional Split »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 25 mars 2014.
30Aron
Lund, « The Free Syrian Armies: Failed Reconciliation »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 26 mars 2014.
31Voir
mon billet sur le sujet :
http://historicoblog3.blogspot.com/2014/04/le-butin-de-lattaquie-loffensive.html
32Dans
ce documentaire de VICE où le journaliste Aris Roussinos évolue
aux côtés d'une brigade du Front des Révolutionnaires Syriens à
Darkoush, dans la province d'Idlib, au moment du combat contre
l'EIIL, un combattant confirme le soutien américain. Les rebelles
sont d'abord soumis à un test médical d'une semaine en Turquie,
puis entraînés 3 semaines au Qatar, apparemment par groupes
successifs de 100 hommes. L'entraînement consiste en une semaine de
formation sur arme individuelle (AK-47) et deux semaines sur les
armes lourdes (mitrailleuse, RPG, canon sans recul). Les armes sont
ensuite fournies aux rebelles via le dépôt de Bab-el-Hawa, ainsi
qu'un pick-up armé pour 10 combattants. Mais selon ce
témoignage, les armes sont avant tout destinées au combat contre
l'EIIL... voir à 7:30 :
https://www.youtube.com/watch?v=9Cb3OURdl3g
33Aron
Lund, « A New Free Syrian Army Leadership », Syria
in Crisis/Carnegie Middle East Center, 4 avril 2014.
34Aron
Lund, « A Coup in the Supreme Military Council ? »,
Syria in Crisis/Carnegie Middle East Center, 17 février
2014.