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Alexander MLADENOV et Ian PALMER, Mil Mi-24 Hind Gunship, New Vanguard 171, Osprey, 2010, 48 p.

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Le New Vanguard sur le Mi-24 Hind d'Osprey est écrit par un quasi inconnu, Alexander Mladenov, un spécialiste de l'aviation soviétique et des pays de l'Est qui vit en Bulgarie.

Le Mi-24 Hind, cousin du AH-1 Cobra américain, s'en démarque pourtant : plus grand, plus lourd, il n'est pas conçu seulement comme un hélicoptère antichar ou d'appui aérien rapproché opérant en embuscade. Il correspond plus à une version héliportée de l'avion d'assaut Il-2 Sturmovik de la Seconde Guerre mondiale. Il reste encore utilisé aujourd'hui par plus de 60 forces aériennes à travers le monde, et plus de 2 300 exemplaires ont été construits entre 1969 et 2009.

Dès 1966, Mil et Kamov sont en compétition pour fournir à l'Armée Rouge son premier véritable hélicoptère de combat. Mil capitalise sur l'expérience du Mi-8 et du Mi-14 de la marine pour bâtir un prototype à deux moteurs, capable d'embarquer le missile antichar Shturm V et une mitrailleuse de 12,7 mm sous le nez. Le prototype V-24 vole en septembre 1969. Les exemplaires de pré-série sont construits à l'usine de Panki, près de Moscou, les suivants à Arsenyev, en Extrême-Orient. Le nouvel hélicoptère souffre de défauts des jeunesse, qu'il faut corriger. Les premiers Mi-24A entrent en service dans un centre d'entraînement de Voronej en 1970. Le 319ème régiment indépendant d'hélicoptères, qui est la première formation à toucher le Mi-24A, est proche de l'usine d'Arsenyev. Chaque régiment de l'Armée Rouge comprend deux escadrilles d'hélicoptères d'attaque ; avec 15 régiments au début des années 1980, ce sont pas moins de 400 Mi-24 qui sont en ligne. En 1989, 44 régiments indépendants sont équipés du Mi-24, ainsi que 40 escadrilles indépendantes. Le Mi-24 est aussi en service dans d'autres branches armées de l'Armée Rouge. La Russie, qui hérite d'une bonne partie de la flotte après 1991, aligne encore 200 machines.




Le Mi-24A n'est qu'une version de transition, entrée en service en 1972. Les pilotes se plaignent de la mauvaise visibilité et du manque de protection de la cabine. Une version B est rapidement développée et les 240 Mi-24A/U (version d'entraînement) sont exportés pour beaucoup dans les pays amis. Le Mi-24D, version améliorée, commence à être produite à Arsenyev en 1973, et à Rostov-sur-le-Don pour l'exportation (Mi-25). En tout 650 exemplaires sont produits jusqu'au milieu des années 1980. Le Mi-24V reste la version la plus populaire du Hind (Mi-35 à l'export). Un millier d'exemplaires sont construits entre 1976 et 1986, et 400 de plus pour l'étranger. Le Mi-24P, lui, embarque un canon de 30 mm au lieu de la mitrailleuse de 12,7 mm : 620 sont construits entre 1981 et 1989. Le Mi-24VP, construit à seulement 25 exemplaires à partir de 1989, dispose d'un canon de 23 mm. Il existe également une version de guerre NBC du Hind et une autre pour l'observation d'artillerie. Les Russes ont développé le Mi-24PN, pour le combat de nuit, qui entre en service en 2004. Le Mi-35M, version améliorée, est vendu au Vénézuela et au Brésil. Les compagnies israëlienne IAI et sud-africaine ATE proposent chacune des ajouts supplémentaires à l'appareil, de même que SAGEM, qui a développe les Mi-24 de l'Ouzbékistan.

Le Mi-24 reste attaché à la guerre d'Afghanistan menée par les Soviétiques, qui a vu plus de 400 opérations héliportées d'envergure. Au départ, il n'y a que 6 Mi-24A déployés dans le pays, mais deux mois après l'invasion, on compte déjà 40 Mi-24D. Les Mi-24 remplissent une multitude de rôles. Les opérations héliportées les plus conséquentes, au milieu des années 1980, réunissent jusqu'à 60 hélicoptères. 122 Hinds auraient été perdus entre 1979 et 1989. 36 Mi-24 avaient également été cédés aux Afghans. Le Hind avait connu son baptême du feu pendant la guerre de l'Ogaden (1977-1978) opposant l'Ethiopie à la Somalie : on le retrouve plus tard pendant la guerre entre l'Ethiopie et l'Erythrée (1998-2000) dans les deux camps. Les Hinds irakiens ont parfois affronté les hélicoptères iraniens pendant la guerre Iran-Irak, mais ont surtout servi à l'arrière, contre les soulèvements intérieurs. Ils ont également appuyé les opérations héliportées lors de l'invasion du Koweït en 1990. En revanche, la flotte reste au sol pendant les guerres du Golfe. La Libye a engagé des Hinds au Tchad et la Syrie au Liban. On retrouve les Hinds en Angola, au Sierra Leone et au Soudan. L'armée indienne et celle du Sri Lanka les emploient contre les Tigres Tamouls, jusqu'en 2009. Le Nicaragua et le Pérou ont également utilisé le Mi-24 au combat, de même que la Croatie pendant le conflit en ex-Yougoslavie, et la Macédoine un peu plus tard. Récemment encore, la guerre en Géorgie a vu l'emploi de Mi-24 dans les deux camps, en 2008. En Tchétchénie, le Hind, plutôt discret lors du premier conflit (1994-1996), est plus visible durant le second, à partir de 1999, bien qu'une trentaine de machines seulement soit engagée. Les Mi-24, au départ, réalisent 30% de missions en chasse libre.

Encore une fois, ce volume de la collection New Vanguard illustre les choix qui sont faits par l'éditeur : il s'agit avant tout d'une présentation technique de l'appareil. L'histoire et l'analyse de l'emploi opérationnel sont limitées à la portion congrue : les deux exemples les plus traités sont l'Afghanistan et la Tchétchénie, bien connus par d'autres publications par ailleurs. En outre, le propos est affaibli ici par l'absence complète de sources, ce qui est plutôt rare dans les volumes récents d'Osprey. Et c'est bien dommage, même si l'auteur connaît indéniablement son sujet. Cela ne dispense pas, malgré tout, de suivre un minimum de méthode. Les illustrations, pour finir, ne sont pas des meilleures.




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