Dans les années 1960, à l'indépendance du Congo belge et pendant la sécession du Katanga et la rébellion des Simbas. Le mercenaire britannique Bruce Curry (Rod Taylor), accompagné de son ami Ruffo (Jim Brown), est recruté par le président congolais Ubi (Calvin Lockhart) pour secourir des Européens isolés dans une ville menacée par les Simbas. En réalité, il s'agit surtout de récupérer les diamants de la mine locale qui valent 50 millions de dollars. Curry recrute dans son équipe le docteur Wreid (Kenneth More) et l'ancien nazi Heinlein (Peter Carsten), de mauvaise grâce, mais parce qu'il a besoin de son expérience militaire. Le président congolais fournit à Curry un train à vapeur pour atteindre son objectif. Commence alors une longue odyssée pour tenter d'accomplir la mission...
Le dernier train du Katanga (Dark of the Sun) est l'adaptation d'un roman de Wilbur Smith. Il s'inscrit dans les événements tourmentés de l'indépendance du Congo belge qui conduisent à la prise du pouvoir par Mobutu. Le film a été tourné en Jamaïque, pays qui avait l'avantage de disposer d'un réseau de chemin de fer à vapeur encore en bon état, et d'être plus sûr et moins coûteux.
Né en Rhodésie du Nord en 1933, Wilbur Smith a pondu une trentaine de romans. Dark of the Sun paraît en 1965 et l'action se situe lors de la rébellion de 1960, contrairement au film qui lui semble plutôt se placer au moment de la rébellion des Simbas en 1964-1965. Aux côtés de Rod Taylor, acteur australien qui impose sa prestance et son physique, on trouve l'acteur noir Jim Brown, ancien joueur de football américain qui s'était déjà fait remarquer dans Les 12 salopards avec d'autres vedettes du cinéma américain. Jim Brown incarne dans le film la "conscience" de Curry et, aussi, le destin tragique en devenir du Congo. Son opposant est Heinlein, l'ancien nazi inspiré d'un personnage authentique, Müller, ancien officier de la Wehrmacht devenu mercenaire. En RFA d'ailleurs, les passages les plus noirs du personnage dans le film seront coupés et Curry devient un officier de la Wehrmacht qui a un contentieux à régler avec Henlein, officier SS, depuis la guerre...
Le dernier train du Katanga est un film de guerre assez atypique pour l'époque, car plutôt réaliste : il suffit de voir la séquence de préparation du train ou les scènes d'action, qui ne donnent jamais dans la surenchère. Mais surtout, ce qui choqua le plus les spectateurs à sa sortie, c'est la violence rarement exprimée ainsi dans un film de guerre de l'époque, et qui fut pourtant très présente lors de l'indépendance du Congo. Européens massacrés par les Simbas, combat à la tronçonneuse, enfants exécutés par Henlein... Cardiff répondra aux critiques en affirmant qu'il a voulu montrer la réalité de la situation dans le pays. Souffrant d'un préjugé négatif, le film sera longtemps oublié, mais pas par tout le monde : Scorsese et Tarantino, en particulier, l'adorent, et le second s'en servira même pour son fameux Inglorious Bastards. A côté, Blood Diamonds de Zwick fait pâle figure.
LE DERNIER TRAIN DU KATANGA from Casacol on Vimeo.