1972. Peter Townsend, pilote des Marines, après avoir passé plusieurs années comme instructeur, retourne au Viêtnam avec les "Black Lions", cette fois-ci sur le porte-avions Kittyhawk, en pleine offensive de Pâques du Nord-Viêtnam contre le Sud, au-dessus de la ville de Quang Tri City. Townsend est sous les ordres du capitaine Anilton, qui ne tient pas à perdre de pilotes simplement pour poursuivre des MiG. Mais Townsend, tête brûlée, n'en fait qu'à sa tête...
Ce troisième tome conclut donc la série "Bomb Road" sur la guerre aérienne au-dessus du Viêtnam. La série se concentre surtout sur la dimension aérienne, avec de magnifiques planches, et avec une certaine finalité pédagogique (cf le lexique assez fourni au début du tome). L'intérêt de cette conclusion est qu'elle se situe pendant une campagne assez oubliée de la guerre du Viêtnam, au moment du retrait américain : l'offensive de Pâques 1972 où le Nord-Viêtnam lance une grande attaque conventionnelle contre le Sud-Viêtnam, finalement repoussée par les efforts de l'ARVN (armée sud-viêtnamienne) bien soutenue par l'aviation américaine.
Le traitement du scénario a un je ne sais quoi de proche avec le film Le vol de l'Intruder (1991). Dans les grandes lignes, l'auteur montre surtout combien les Américains sont frustrés de ne pas avoir su gagner la guerre : le pilote héros a beau faire assaut de virilité, il n'en demeure pas moins que les Etats-Unis restent sur le carreau. Sur les trois tomes, par contre, j'ai trouvé que l'histoire a proprement parlé été négligée par rapport aux combats aériens : elle n'est finalement qu'un prétexte, je m'attendais à mieux, des révélations, un retournement fracassant... mais non. Une fin à l'image de la série qui remet à l'honneur dans la bande dessinée d'aviation la guerre du Viêtnam, qui commence, ceci dit, à faire son retour dans le secteur, doucement mais sûrement.