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Stalingrad (1993) de Joseph Vilsmaier

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Août 1942. Une unité de sapeurs allemands, retirée du front d'Afrique du Nord, assiste à une cérémonie où plusieurs hommes vont être décorés pour faits d'armes. Un nouveau lieutenant, Hans von Witzland (Thomas Kretschmann), est présent. Le sergent Manfred "Rollo" Rohleder (Jochen Nickel), à la tenue négligée, n'est finalement pas décoré. Rohleder et son ami, le caporal Fritz Reiser (Dominique Horwitz),étaient proches de l'ancien lieutenant, blessé en Afrique. Les sapeurs sont finalement envoyés sur le front de l'est, où fait rage la bataille de Stalingrad. Ils peuvent constater à leur arrivée que les combats n'ont rien d'une partie de plaisir ou d'actions d'arrière-garde, contrairement à ce que prétend la propagande de Goebbels. Von Witzland est témoin de la brutalité de certains soldats allemands contre les prisonniers soviétiques, qui laisse les autres officiers complètement indifférents. Commandés par le capitaine Hermann Musk (Karel Hermanek), les sapeurs attaquent une des usines de Stalingrad et s'emparent de leur objectif, mais au prix de très lourdes pertes. Ils sont alors plongés dans la terrible lutte d'attrition qui dévaste les ruines de Stalingrad...

La bataille de Stalingrad a fait l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques, aussi bien en Occident qu'en URSS et en Russie. On retient surtout le film de Jean-Jacques Annaud (2001), mais il avait été précédé par bien d'autres comme celui de Joseph Vilsmaier. A noter que Fedor Bondartchouk prépare un nouveau film sur Stalingrad qui sortira cette année, avec Thomas Kretschmann, qui jouait dans celui de Vilsmaier (je remets la bande-annonce pour ceux qui l'auraient manquée).





Vilsmaier choisit de traiter du côté allemand, quasi exclusivement. Le film a été tourné en Italie, en Finlande et en République tchèque, et le réalisateur a bénéficié d'un conseiller militaire allemand pour le tournage. Celui-ci choisit de focaliser le propos sur une section de sapeurs d'un des bataillons effectivement dépêchés dans Stalingrad juste avant la contre-offensive soviétique du 19 novembre 1942. Ces bataillons devaient permettre de réduire les dernières poches de l'Armée Rouge sur la rive de la Volga. On sait qu'il n'en fut rien. Ces bataillons d'élite furent, eux aussi, décimés dans ce désastre allemand. Vilsmaier a l'intelligence d'élargir le propos et de ne pas montrer simplement la déchéance des soldats de la Wehrmacht encerclés dans la ville et de plus en plus livrés à leur propre sort. Il montre ainsi la brutalité des combattants allemands à l'égard des soldats soviétiques et leur indifférence relative à l'égard du sort des civils pris en plein milieu de la bataille -qui sont d'ailleurs, pour certains, fusillés, une fois l'encerclement réalisé, pour ne pas avoir à les nourrir (une scène d'exécution est montrée dans le film).


Ci-dessous, l'arrivée des sapeurs à Stalingrad, la fameuse scène de la brutalité des soldats allemands contre les prisonniers soviétiques, et l'assaut de l'usine.


 

La reconstitution est impressionnante et les scènes de combat sont devenues quasiment mythiques (assaut des T-34/85, ici mal placés mais qui font tellement plaisir à voir, contre les Pak et les fantassins allemands, notamment). Sur le plan cinématographique, je trouve que le film se tient bien jusqu'à cette dernière scène (le duel face aux chars soviétiques), en revanche, la dernière grosse demi-heure sombre un peu plus dans le pathos -ce qui, vu le sujet, est certes quasiment inévitable- et parfois dans l'invraisemblable (l'exécution du capitaine allemand ; la tentative de sortie désespérée du Kessel avec une Soviétique "retournée" par l'attention du lieutenant von Witzlandà). En revanche, le final résume à lui seul le choc terrible que constitue la défaite de Stalingrad pour Hitler et l'Allemagne nazie. Le Stalingrad de Vilsmaier est d'une certaine façon incontournable pour qui s'intéresse au front de l'est : loin des thèmes choisis par Annaud, il offre, d'une certaine façon, une vision beaucoup plus crue de ce qu'a été cet affrontement titanesque dans les décombres de la ville.


Ci-dessous, la scène mythique où les restes du bataillon disciplinaire allemand affrontent les T-34 soviétiques.




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