C'est un très vieux volume de la collection Men-at-Arms d'Osprey auquel on a affaire ici, puisqu'il est paru à l'origine en 1979. Ecrit par Ian Heath, un Britannique passionné par l'histoire militaire, et illustré par Angus McBride, disparu récemment, il ne comprend d'ailleurs que 40 pages, ce qui est bien peu.
La période couverte ici dans l'Empire byzantin est assez courte, puisqu'elle s'étend du règne de Léon VI (886) à la fin de celui d'Alexis Ier Comnène (1118). Ian Heath passe d'abord en revue la structure, le paiement et l'équipement des troupes byzantines.
Puis il présente les Tagmata, autrement dite l'armée centrale à disposition de l'empereur et composée d'unités de sa garde, dont la composition se modifie d'ailleurs pendant la période en question. Une partie particulière est dédiée à la fameuse garde varange, composée de Suédois descendus à Constantinople par la Russie, qui sont remplacés progressivement par des Danois, des Norvégiens, puis des Saxons vaincus après Hastings. Osprey a d'ailleurs consacré récemment un autre de ses volumes à cette unité. Revenant sur le système des thèmes, l'armée provinciale, Ian Heath explique que celui-ci périclite dès le règne de Nicéphore Phocas, notamment parce que les grands propriétaires orientaux accaparent le système pour leur propre compte. D'où le recours de plus en plus massif aux mercenaires, en particulier d'origine turque.
L'auteur termine par une description de la bataille de Manzikert, en 1071, qui n'est pas forcément très claire et d'ailleurs difficile à suivre en l'absence de cartes (!), aussi bien globale que tactiques -alors qu'à l'inverse, une carte évoque la bataille de Durazzo (1081)... sans qu'il en soit question dans le texte. Heath explique cependant que la défaite byzantine détruit l'armée traditionnelle de l'Empire et en particulier les Tagmata ; en outre, Byzance perd progressivement l'Asie Mineure et donc sa principale source de recrutement. Il est dommage que Ian Heath ne s'attarde pas à un peu plus sur le règne d'Alexis Ier Comnène, qui a la charge de reconstruire l'armée byzantine après le désastre de Manzikert. Les légendes des planches d'Angus McBride, plutôt anciennes mais toujours de belle facture, complètent le tout.
L'ouvrage, trop bref, dépourvu de bibliographie, peine donc à satisfaire vraiment, d'autant qu'il ne s'attarde pas sur des points importants comme le recrutement ou la question très complexe des thèmes.