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William RYAN, Film noir à Odessa, Grands Détectives 4711, Paris, 10/18, 2013, 382 p.

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1937, URSS. L'inspecteur Korolev, de la police criminelle soviétique, décoré pour la résolution de sa première enquête l'année précédente, reste cependant à la merci du NKVD en raison des ramifications de cette affaire. Un soir, un agent de la police politique vient le trouver chez lui. Korolev craint pour sa vie mais le colonel Rodinov le charge en fait de résoudre le meurtre d'une citoyenne Soviétique, Maria Lenskaïa, qui travaille dans le secteur du cinéma. Il est expédié en Ukraine, ravagée par la collectivisation mise en oeuvre par Staline, où a lieu le tournage du film, là où Lenskaïa a trouvé la mort. A Odessa et dans ses environs, Korolev, qui retrouve sur place ses vieilles connaissances, l'écrivain Babel et le roi des Voleurs de Moscou, Kolya, aura fort à faire pour découvrir la vérité...

William Ryan, Irlandais de naissance, est avocat pour la City, puis se consacre à l'écriture pour le cinéma, la télévision, et maintenant pour la littérature. Le premier tome de la série, que je n'ai pas encore lu -mais la lecture de ce tome-là va vite m'inciter à combler ce manque...-, Le royaume des voleurs, est sorti en 10/18 l'an passé.

C'est une série intéressante dans la collection Grands Détectives car elle cumule deux des atouts les plus recherchés mais pas forcément toujours présents : une bonne intrigue policière et une toile de fond historique intéressante à défaut d'être complètement crédible. Ici, le savant mélange entre les deux est réussi sans que l'on est uniquement du polar ou au contraire une trame tirée de l'histoire avec un grand H qui aspire tout. L'atmosphère oppressante de l'URSS à l'aube des grands procès de Moscou, dans une Ukraine ayant particulièrement souffert du régime stalinien, est particulièrement bien rendue (même si c'est sous un certain angle historiographique), de même que les blessures de la guerre civile russe. La galerie de personnages est variée et on appréciera le sens du détail de l'auteur -mention spéciale à l'intervention des deux pistolets-mitrailleurs PPD-34, pour faire bonne mesure. Surtout, les personnages principaux sont quelque peu étouffés par le carcan stalinien, une touche dont l'auteur a su habilement jouer tout au long du récit.

L'auteur indique par ailleurs à la fin du roman policier ses sources d'inspiration, entre autres le cinéma d'Eisenstein; on peut trouver une bibliographie sommaire (assez classique d'ailleurs, voire un peu datée, ça correspond à la vision de l'URSS présente dans le roman) et des photographies commentées des lieux qui ont inspiré l'histoire sur le site de l'auteur.

 

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